11/10/2018
Le drame des personnes portées disparues : le cas de Sombath Somphone évoqué au Sénat
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Co-organisé par André Gattolin, sénateur des Hauts-de-Seine et le mouvement Lao pour les droits de l’homme, un colloque a eu lieu le 8 octobre dernier au Sénat de la République française – Palais du Luxembourg – sous le thème « Personnes portées disparues, le cas de Sombath Somphone ».
Lors du colloque, pour évoquer le cas d’un membre important de la société civile laotienne Sombath Somphone, se sont succédé à la tribune après l’intervention d’André Gattolin, Shen-Meng Ng, épouse de Sombath Somphone, François Croquette, ambassadeur pour les droits de l’homme, Emmanuel Decaux, membre et ancien président du Comité des disparitions forcées, Cyril Payen, journaliste à France 24 et auteur de Laos, la guerre oubliée, Laura Harth, coordinatrice du comité scientifique, Global Committee for the Rule of Law et Marie-Françoise Lamperti, présidente de l’association Agir pour les droits de l’homme.
2/10/2018
Ce 2 octobre en marche avec les héritiers de Gandhi
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Le 2 octobre, jour anniversaire de Gandhi, est la journée internationale de la non-violence. L'occasion de souligner les actions menées par celles et ceux qui tentent de faire vivre concrètement au quotidien les valeurs de non-violence du Mahatma Gandhi, comme l'organisation Ekta Parishad qui lance aujourd'hui nationalement sa nouvelle campagne Jan Andolan:
7/09/3018
Disparitions forcées, une pratique abominable qui laisse un vide physique et affectif
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Cette semaine à l'occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, nous donnons un coup de projecteur sur ce néfaste fléau qui sévit à travers la planète.
En collaboration avec nos confrères de Mikado FM, nous recueillons les témoignages de victimes au Mali.
Le Dr Ibrahima Haidara, psychologue à Bamako et spécialiste en appui aux victimes de disparition forcée, explique comment une famille peut arriver à surmonter la disparition d'un proche et comment on peut les aider.
Enfin nous reviendrons sur l'étendue de cette néfaste pratique, ainsi que l'appui et l'action portés par le Groupe de travail de l'ONU pour les disparitions forcées ou involontaires.
Créé en 1980, à la demande de la famille des victimes de l’Amérique latine et des mères de Plaza de mayo en Argentine, pour examiner les questions concernant les disparitions forcées ou involontaires. Il avait un mandat d’un an. Depuis, son mandat a été renouvelé continuellement et le Groupe a reçu plus de 56.000 plaintes, aujourd’hui 45,000 de ces plaintes sont toujours en souffrances.
22/08/2018
A quoi sert l’ONU ?
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Comment fonctionne l’ONU ? Pourquoi y-a-t-il souvent des blocages ? Cette video présente le fonctionnement de cette organisation et ses différents moyens d’action
21/07/2018
La fin de la civilisation ? l'Agence spatiale américaine dénonce notamment la surexploitation des ressources
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Selon l'agence spatiale américaine, la surexploitation des ressources et la répartition des richesses de plus en plus inégale seraient à l'origine de cet effondrement.
Les scientifiques se sont appuyés sur l'histoire d'anciennes civilisations, et notamment les empires romain, mésopotamien, gupta, pour bâtir leur raisonnement. À l'aide du modèle inventé par le mathématicien Safa Motesharrei et des chercheurs en sciences sociales, les scientifiques se sont penchés sur la population, le climat, l'agriculture, l'énergie, la répartition des richesses des différents empires. Et les chercheurs de conclure que, depuis 5 000 ans, les civilisations craquent lorsque les hommes surexploitent les ressources et organisent la société entre un petit nombre de riches et une masse de pauvres.
20/07/2018
Le débat sur la peine de mort aujourd'hui en Chine
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En dépit de son caractère sensible la question de la peine de mort donne lieu aujourd’hui à un débat public parmi les juristes chinois qui s’interrogent qui s’interrogent désormais sur son abolition.
19/07/2018
Débats sur l'intelligence artificielle
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Deux thèmes ont dominé le débat sur les effets de l’Intelligence Artificielle (IA). Le premier est la crainte d’une singularité, où une IA excéderait l’intelligence humaine et échapperait au contrôle humain, avec des conséquences probablement désastreuses. Le deuxième est l’inquiétude qu’une nouvelle révolution industrielle, qui permettrait aux machines de perturber et remplacer les humains dans tous -ou presque- les domaines de la société des transports, à l’armée, jusqu’aux services médicaux
19/07/2018
Selon le Journal La Croix :
La guerre commerciale est une menace pour la croissance
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Après ses premières menaces protectionnistes formulées il y a un an, Donald Trump a mis progressivement ses annonces à exécution. La possibilité d’une guerre commerciale entre les États-Unis, la Chine et l’Union européenne n’est aujourd’hui plus à exclure.
7/01/2018
PARIS / PEKIN :
« Voyage en Chine de Macron : n’oubliez pas le Tibet monsieur le président »
Alors que les équilibres de puissance se déplacent vers l’Asie, le président français se rend en République populaire de Chine(RPC) afin de discuter diplomatie, commerce et climat. Si quelques voix pointent le néo-maoïsme du régime et ses pratiques liberticides, nombreux sont ceux qui en appellent à une prétendue » relation spéciale » entre Paris et Pékin. La négociation d’un » partenariat stratégique » entre les deux capitales serait le préalable à la mise en place d’un » axe franco-chinois » dans un » monde post-américain « . A l’inverse, on peut espérer que la formation philosophique d’Emmanuel Macron et son goût pour la parrésia nous éviteront un lamentable exercice de » kowtow « . Les prétentions chinoises sur les » méditerranées asiatiques » (mers de Chine du Sud et de l’Est) et son environnement (Taïwan), les équivoques dans l’affaire nord-coréenne, la volonté de puissance dont témoigne les » nouvelles routes de la soie « , l’irrespect des règles du libre-échange ou encore la répression interne sont autant de raisons pour parler avec franchise et clarté. Malheureusement, il est à craindre que la question du Tibet ne sera pas abordée. Elle est pourtant fondamentale.
A l’inverse de la Taïwan, sous pression permanente, ou de la question des Ouïghours du Sin-Kiang, la cause du Tibet a longtemps suscité un certain engouement dans une partie des opinions publiques occidentales, plus encore après la remise du Prix Nobel de la Paix au Dalaï-lama, en décembre 1989, alors que l’idée d’une fin libéral-démocrate de l’Histoire semblait devoir s’imposer au monde, malgré les massacres de la place Tienanmen six mois plus tôt. Aussi les gouvernements occidentaux ont-ils volontiers soutenu l’idée d’un Tibet autonome, au sein d’une RPC où, en sus des libertés fondamentales, les droits des minorités ethniques seraient respectés. En 2008 encore, au moment des Jeux olympiques de Pékin, bien des capitales occidentales n’hésitaient pas à rappeler le sort funeste des Tibétains et à accueillir le Dalaï-lama. Depuis, la pression chinoise sur les gouvernements occidentaux s’est accrue, la figure du Dalaï-lama s’efface et l’ignorance gagne. Le révisionnisme historique du pouvoir chinois s’impose et l’on a vu un politicien français décrire le Dalaï-lama comme un » féodal » esclavagiste, manipulé par la CIA, le tout sans susciter la controverse. Aussi le rappel des » grandes masses » s’impose-t-il.
Dans les siècles qui suivent, le Tibet se morcelle en chefferies et clans. Du moins le mythe fondateur du roi bouddhiste conquérant demeure-t-il. Le bouddhisme s’enracine et l’ensemble tibétain se réorganise autour des grands monastères, foyers spirituels et seigneuries économiques, et des lignées de Tulkous. Au XIIIe siècle, les invasions mongoles emportent le Tibet et de la Chine, tous deux incorporés dans ce nouvel empire des steppes. La domination mongole sur le Tibet, transformée en protectorat, est souple: les vainqueurs exercent le pouvoir temporel mais reconnaissent l’autorité spirituelle des vaincus. Cette relation dite » de chapelain » se perpétue. Au XIVe siècle, la dynastie chinoise des Ming (1368-1644) évince les Mongols mais elle ne s’intéresse guère au Tibet. Des chefs mongols se convertissent au bouddhisme et, en 1578, Sonam Gyatso reçoit de l’un d’entre eux, le titre de » Dalaï-lama » ( » océan de sagesse « ). Par respect pour ses maîtres, il se fait reconnaître comme le troisième porteur du titre. En 1642, le cinquième dalaï-lama reçoit des Mongols la souveraineté temporelle et spirituelle sur le Tibet. C’est lui qui fait bâtir à Lhassa le Potala, réplique terrestre du palais d’Avalokiteshvara (le boddhisattva de la compassion).
Deux ans plus tard, la dynastie mandchoue des Qing chasse les Ming et le » Grand Cinquième » se rend à Pékin pour renouveler la relation de chapelain (1652). Il s’agit alors d’une vague et lointaine suzeraineté, sans réel contenu politique. Au XVIIIe siècle il est vrai, des troubles internes permettent à l’Empire du Milieu d’installer un représentant permanent (l’Amban) et une garnison à Lhassa, mais le protectorat demeure souple. Elle apporte son concours contre les invasions des Gurkhas du Népal. Par la suite, le Tibet s’inquiète des entreprises britanniques et russes. Les Britanniques ont des visées sur les marches himalayennes du Tibet (Sikkim et Bhoutan) et veulent s’ouvrir des voies vers l’Asie centrale, pour y contrer les Russes. Ils occupent temporairement Lhassa (1904) et se font reconnaître une zone d’influence. Les Russes veulent pour leur part prendre le contrôle des périphéries de l’empire chinois, en déclin, et apportent un appui tactique au Tibet. En 1910, les armées chinoises entrent au Tibet. L’année suivante, la dynastie des Qing est renversée et la jeune république chinoise bascule dans une nouvelle ère des » royaumes combattants « . Elle a d’autres priorités que le Tibet.
Au total, la conjoncture permet d’affirmer l’indépendance du Tibet, proclamée en 1912. Au moyen d’un traité commercial anglo-tibétain (1904), puis d’un accord sur les frontières avec l’Empire des Indes (1914), le Dalaï-lama obtient une forme de reconnaissance internationale. Dans l’entre-deux-guerres, il entame une politique de modernisation. En 1922, une ligne télégraphique est ouverte entre Lhassa et Calcutta (capitale de l’Empire des Indes). Une école anglaise est ouverte en 1924, et du matériel britannique permet de mécaniser l’émission de monnaie. L’armée et la police sont aussi engagées dans ce mouvement de réformes. Toutefois, le modernisme suscite l’opposition d’une partie du clergé. En 1933, le XIIIe Dalaï-lama s’éteint et Pékin rouvre une mission à Lhassa mais la présence de diplomates britanniques contrebalance les pressions chinoises. Le XIVe Dalaï-lama (Tenzin Gyatso) est intronisé en 1940, alors que le Tibet pense pouvoir se tenir à l’écart des fracas du monde. Bientôt se profilent à l’horizon le retrait britannique d’Asie du Sud et l’arrivée au pouvoir des communistes chinois. En 1947, le gouvernement tibétain se tourne vers les Britanniques pour leur acheter des armes et se défendre des convoitises chinoises. Le Tibet envoie des missions commerciales en Occident. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis apposent des visas sur les passeports des délégués tibétains, ce qui vaut reconnaissance.
Le retournement intervient avec la victoire de Mao Zedong (1949). Le triste sort de la Mongolie voisine, sous la férule du bolchévisme, laisse présager l’acharnement iconoclaste et athée des communistes chinois. Le 7 octobre 1950, alors que la guerre de Corée accapare les efforts américains, 40 000 hommes de l’APL (Armée populaire de libération) entrent au Tibet. Signé en 1951, un » Accord de libération pacifique » sauvegarde les apparences de l’autonomie mais la Chine prépare la mainmise totale. L’APL lutte contre les foyers insurrectionnels de la région des Khams, le territoire est morcelé et des colons d’ethnie Han sont implantés dans le cadre du » Grand Bond en avant » (1958). Le soulèvement de Lhassa, en mars 1959, est sauvagement réprimé et le » Tibet spirituel « , en la personne du XIVe Dalaï-lama, se réfugie en Inde (à Dharamsala). La » Révolution culturelle » porte la répression à son paroxysme. Entre 1950 et 1970, ce sont plus de 6000 monastères qui sont détruits et quelque 1 000 000 de Tibétains disparaissent de mort violente. Le soulèvement de 1989, avant même les manifestations de Tienanmen, et celui de mars 2008, témoignent du fait que le peuple tibétain a malgré tout survécu au grand concassage. Pourtant, les Tibétains sont menacés de submersion démographique et de sinisation.
Il importe de comprendre la place du Tibet dans la géopolitique interne de la RPC. Au nord de l’Himalaya, ce vaste territoire formé de hauts plateaux et de chaînes de montagnes, au climat difficile, s’étend sur 2000 km d’ouest en est, 1500 km du nord au sud. Il recouvre le quart de la RPC. Ces espaces sont peuplés de six à sept millions de Tibétains, une population singulière au plan ethno-linguistique (groupe tibéto-birman) et religieux (bouddhisme vajrayâna,). En 1965, Pékin a morcelé le Tibet historique, la » région autonome » du Tibet représentant à peine la moitié de ce territoire et le tiers de sa population (1,2 millions de km² et 2,2 millions d’habitants). Les autres parties du Tibet historique ont été rattachées aux régions du Qinghaï, du Sichuan et du Yunnan (le Dalaï-lama ne naîtrait pas tibétain aujourd’hui). Il reste que le fait ethnique demeure et le mouvement national tibétain pourrait éveiller ou renforcer celui d’autres » nationalités minoritaires » (8% de la population totale) qui couvrent de très vastes espaces. Ne citons que le Turkestan chinois (le Sin-Kiang), peuplé de Ouïghours, une ethnie turco-musulmane. Outre l’irrédentisme ethnique, il faut prendre en compte le potentiel écologique du Tibet : les forêts (largement entamées), les eaux (30% des ressources hydrauliques et les sources des fleuves les plus importants d’Asie) et de riches gisements minéraux.
Sur le plan de la géopolitique régionale, l’enjeu tibétain doit être replacé dans le cadre des difficiles relations entre la Chine et l’Inde. Pour mémoire, la Chine conteste les frontières sud du Tibet, tracées par les Britanniques (la » ligne Durand « ) au temps de l’Empire des Indes. Lors de la guerre de 1962, Pékin s’est emparé du territoire de l’Akasai Chin, à l’ouest de la frontière, et revendique l’Etat indien d’Arunachal Pradesh, à l’est. Dans cette confrontation, la » masse » tibétaine surplombe l’Asie du Sud et fait fonction de glacis. Cette région stratégique n’est qu’une partie d’un vaste dispositif dgéopolitique. Ainsi la Chine entretient-elle une étroite alliance avec le Pakistan, » frère-ennemi » de l’Inde (le Pakistan cherchant lui-même à contrôler l’Afghanistan pour accroître sa profondeur stratégique). Au sud, la stratégie chinoise du » collier de perles » et le développement de ports sur les bords de l’océan Indien inquiètent les autorités de New-Delhi. Mise au point dans les années 2000, cette stratégie, on le comprend désormais, n’était que l’antichambre du projet de » nouvelles routes de la soie » (la » Belt and Road Initiative « ). Visant d’abord à encercler l’Inde et à sécuriser les approvisionnements énergétiques chinois, le projet est devenu global.
La question du Tibet a bien évidemment aussi une dimension mondiale, ne serait-ce que par ce qu’elle nous apprend des dynamiques en cours. En 2008, au moment des Jeux olympiques, la RPC était sur la défensive et, non sans hésitations, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays occidentaux osaient encore rencontrer le Dalaï-lama. Déjà pourtant, les esprits flanchaient. On se souvient de Nicolas Sarkozy rencontrant » à titre privé » le chef temporel et spirituel du Tibet ainsi que des sportifs français qui préconisaient le port d’un badge ridicule ( » Pour un monde meilleur « ), avec pour objectif avoué d’éviter qu’un drapeau tibétain ne soit brandi par l’un ou l’autre athlète. Depuis, les choses ont empiré, la crise économique d’une part, la lassitude provoquée par la » longue guerre » contre le terrorisme islamique d’autre part préparant une forme de consentement au déclin, sans véritablement en réaliser toutes les implications.
La modernisation économique de la RPC et la montée des classes moyennes chinoises nous expliquait-on (afin de conjurer un éventuel boycott des jeux olympiques, conduiraient à la libéralisation politique, au respect des libertés fondamentales et à la reconnaissance des droits politiques et culturels des minorités ethniques. En vérité, le phagocytage des Tibétains comme celui des ethnies autres que les Han, le contrôle resserré du parti-Etat sur les individus et le silence des gouvernements occidentaux soulignent le fait que la RPC, loin de se transformer sur le modèle de l’Occident, lui impose ses propres règles.
Aussi faut-il en terminer avec cette tartufferie sur le » leadership » positif de Xi-Jinping en matière de commerce et de diplomatie climatique. La vitalité du » despotisme oriental » que ce nouveau Mao incarne, le regroupement sous son égide d’un front de puissances révisionnistes et les énergies titanesques qu’il mobilise remettent en cause les fondements mêmes de l’Occident. Ce n’est pas en pratiquant une diplomatie de complaisance que les Occidentaux parviendront à éviter le » piège de Thucydide » mais en réaffirmant leur vision d’une Chine libre, démocratique et pluraliste. Le sort du Tibet et de sa civilisation est au cœur des enjeux : il doit être évoqué.
Jean-Sylvestre Mongrenier , Chercheur à l’Institut Français de Géopolitique (Paris VIII) et Chercheur associé à l’Institut Thomas More.
Source challenges.fr du 9/01/3018
25/01/2018
LES "PROUESSES ÉCONOMIQUES" CHINOISES
AU REGARD DES DROITS DE L'HOMME
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Il y a plus de milliardaires au parlement chinois qu'au Congrès des États-Unis ; la classe moyenne chinoise, selon le Crédit suisse, est plus nombreuse que la classe moyenne américaine. Oui peut-être, si l'on n'est pas regardant sur la définition des classes moyennes. Mais on peut affirmer - avec tout autant de certitude - que la Chine détient, après l'Inde, le plus grand nombre d'individus vivant dans une extrême pauvreté, sous le seuil de deux dollars par jour.
Billet Chine Janvier 2018 - Les grooupes de travail - Ligue des droits de l'homme -
20/01/2018
En Chine : Pour être diplômé d’une prestigieuse université il faut d’abord faire preuve de loyauté envers le parti communiste chinois
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Cette circulaire, datée du 4 janvier 2017, a été adressée aux enseignants. Elle leur demandait d’accorder plus d’intention à « l’attitude politique et l’idéologie » des étudiants lors de l’évaluation de leurs travaux soumis pour l’obtention du diplôme, tels que des thèses et des rapports de recherche. Les enseignants devraient également « faire très attention à l’idéologie lors de leur enseignement », poursuit le document. La même chose s’applique aux étudiants qui sont en train d’obtenir leurs baccalauréats.
12/01/2018
Approches chinoises de la réforme de l’ONU
La Chine a présenté sa position sur la réforme des Nations Unies et s'aligne sur le programme du Secrétaire général António Guterres. Il dit encourager les aspects pratiques, tels qu'un processus transparent, un pilier de paix et de sécurité renforcé, une gestion interne simplifiée et une plus grande diversité géographique dans les pratiques d'embauche dans les opérations de maintien de la paix et au Secrétariat des Nations Unies.
by Kacie Candela • January 3, 2018 • Asia, Development, Geopolitics, Peace and Security •
China has presented its position on United Nations reform, and it aligns with Secretary-General António Guterres’s own agenda. It pushes for practicalities, such as a transparent process, a stronger peace and security pillar, streamlined internal management and more geographic diversity in hiring practices in peacekeeping and the UN Secretariat.
“The world is undergoing major developments, transformation and adjustment, but peace and security remain the call of our day,” the position paper begins, alluding to the upset of the Western-dominated global order. “The trends of global multi-polarity, economic globalization, IT application and cultural diversity are surging forward; and countries are becoming increasingly interconnected and interdependent.”
In the paper, China offers no profound changes and echoes speeches that President Xi Jinping made at the UN in Geneva in the fall and other international gatherings. It notably reflects China’s ambitions, however, to extend its global role through the UN.
As an academic expert on the UN said, China’s commitment to UN reform is an “unexpected convergence” with its own self-image as a rising power on the global stage.
“China has been going through a process that has been in the works for decades,” wrote Melissa Labonte, a professor of political science at Fordham University, in an email. “The United States, on the other hand, during the Bush 43 administration, had begun to distance itself from the UN in a variety of ways, and then when Barack Obama’s administration came in, there was a recommitment to multilateral diplomacy that had been lacking in the Bush 43 years. And now we see a return to that, perhaps an even more draconian approach to multilateralism under the new Trump administration.”
China’s position paper is clearly backing Guterres’s plans to remake parts of the UN just as the US is backing away from the UN, as evidenced by the US’ defunding of its contributions to the UN Population Fund, withdrawing from Unesco, ending its participation in the Global Compact on Migration, negotiating reductions in US contributions to the 2016-2017 UN budget and threats made by Nikki Haley, the American ambassador, to cut aid to countries that do not align their votes with the US in UN forums.
China envisions a “new form” of international relations, governed by “mutual respect, fairness, justice and win-win cooperation” to build an “open, inclusive, clean and beautiful world that enjoys lasting peace, universal security and common prosperity.” The reference to a “clean” world could reflect China’s support of the Paris climate agreement, which the Trump administration walked away from last year.
The UN, the paper iterates, is the ideal forum for “multilateralism” — in diplomatic parlance, countries working together through international treaties and other resources to achieve universal peace and security — and that the UN must adapt itself to upholding international order.
The document underscores the importance of an open reform process dependent on broad consensus. Additionally, reforms should elevate the voices and prioritize the concerns of developing countries, China recommends. Even though it has the world’s second-largest economy, China is still considered a developing country. It is also an informal leader of the Group of 77 countries, which now consist of 134 middle- and low-income nations that do not line up neatly with the politics and ideals of major Western allies.
“China is outpacing the US in multilateralism in areas of peace and security, trade and development, and even, recently, in humanitarianism,” Labonte added. “China is becoming a donor government. They weren’t considered this 10 years ago. They are a critical player in voting blocs and regional organizations such as the G77. China is trying to raise the profile of developing countries at the UN, meaning they are able to accumulate allies in the UN system.”
In the Chinese paper, no mention is made of human rights, however, one of the three “pillars” of the UN (in addition to development and peace and security). But Guterres’s own plan on human rights is vague, at best.
China is renowned in the UN for blocking the promotion of human rights. For example, through the General Assembly budget committee, China has repeatedly blocked the UN’s high commissioner of human rights’ financial requests and its proposed reorganization in the field.
“There is more like this at every turn,” a specialist on human rights said of China’s position, adding that it has become one of the most obvious examples of how the turning inward of the US allows the “sensitive field of human rights to be reshaped and redefined by the Chinese.”
Development, though, is given much ado in China’s reform points, re-enforcing its focus on the UN’s entrenched involvement in development — from fostering good governance to upgrading agriculture — in some of the world’s poorest countries.
The China agenda does not declare outright its intention to fill shoes left by the US as the latter recedes from the UN and its reliance on multilateralism. But when President Donald Trump hosted a UN reform meeting during the opening of the UN General Assembly in September, China and Russia were notably absent from the meeting, which was co-hosted by Britain, Canada, Germany, Indonesia, Japan, Jordan, Niger, Rwanda, Senegal, Slovakia, Thailand and Uruguay.
At the Sept. 18 invitation-only meeting, Trump expressed support for Guterres’s reform agenda, which the US had a strong hand in crafting by encouraging the secretary-general to consolidate his executive power and delegate development projects to UN regional bodies.
Some countries perceived the Guterres agenda and the Trump meeting at the UN — his first appearance at the world body — as a sign that the US is leading the reform without putting such a plan on paper, at least not for public consumption. China’s concern for “broad consensus” in its own paper may be a reaction against the influence of the US.
As for peacekeeping, China is by far the largest troop-contributing country of the five permanent Security Council members, Britain, France, Russia and the US, with 8,000 peacekeepers — about one-fifth of the global troop population. China’s reform notions for UN peacekeeping recommends applying “explicit, feasible and focused mandates” tailored to specific situations.
Yet China’s commitment in 2015 to create an 8,000-member standby force for the UN has not emerged, and human-rights advocates have raised alarms on China’s efforts to eliminate financing of UN human-rights officers stationed in peacekeeping missions.
The US and China agree on one change: both are calling for a stronger Secretariat, the core of the UN’s policymaking operations. China “hopes” the Secretariat will cultivate partnerships with regional organizations to prioritize prevention and mediation.
Regional cultivation lies at the heart of China’s own development programs in poor countries that have the potential to reward China economically, such as investments in extractive industries in Africa; the One Belt, One Road project in Eurasia; and the Six 100s plan announced by President Xi Jinping at the UN in 2015 to provide financing to Southern Hemisphere countries on such initiatives as health and education.
Matching Guterres’s plans, China is calling for gender parity — of which the US is ominously silent — as it pushes for developing countries and troop-contributing countries to be given priority for appointments and hiring at the proposed Department of Peace Operations, which will merge the current peacekeeping department with parts of the Department of Political Affairs.
Ironically, China “attaches importance” to supporting women’s roles in “decision-making power” in the UN’s work, yet China’s own Communist Party is devoid of elite female leaders.
Another policy that is central to China’s reform agenda is deepening international development cooperation, especially macroeconomic policy. It calls on developed countries to honor their official development assistance commitments and obligations to “North-South cooperation.”
This policy is hardly new, but it resonates strongly as the Trump administration makes pointed moves from free trade and development assistance, withdrawing from the Trans-Pacific Partnership and threatening to withhold aid to countries.
Like all states, China promotes its own nationals assigned to top UN posts and cultivates diplomacy through UN agencies.
So it is not surprising that it suggests that “actions should be taken to strengthen the functions and capacities of UNDESA” — the UN Department of Economic and Social Affairs, which has an annual budget of $80 million. The entity has been led by a Chinese national for years and is considered a “mixed bag of issues and mandates,” a former longtime UN official said, including providing statistical and population research for the Secretariat.
Its main work now is to carry out the Sustainable Development Goals and their financing. Nikki Haley has not commented publicly on the universal policies since she took office in February 2017.
6/12/2017
Le monde fait face à une crise mondiale du sable
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Quand les gens imaginent le sable se répandre sur des plages idylliques et des déserts sans fin, ils pensent naturellement qu'il s'agit d'une ressource infinie. Mais comme nous en discutons dans une perspective juste publiée dans la revue Science, la surexploitation des réserves mondiales de sable endommage l'environnement, met en danger les communautés, provoque des pénuries et favorise les conflits violents.
Sources : The Conversation
2/07/2017
Un projet de traité pour renforcer le droit de l’environnement bientôt devant l’ONU
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Emmanuel Macron s'est engagé à porter "dès septembre prochain" devant l'ONU le projet de "pacte mondial pour l'environnement" présenté samedi à Paris par des juristes, personnalités politiques, experts et militants écologistes pour renforcer le droit de l'environnement.
"Sur le plan planétaire, nous devons franchir une nouvelle étape après l'accord de Paris" sur le climat conclu fin 2015, a lancé le président en conclusion d'une journée consacrée à la présentation d'un texte qui affirme de grands principes: celui du pollueur-payeur, de la non-régression du droit, de l'accès à la justice, du principe de réparation ou celui de précaution, le droit à un environnement sain...
"L'organisation des Nations unies est l'enceinte adéquate", selon lui.
2/07/2017
Le sort scandaleux réservé à Liu Xiaobo, prix Nobel
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L’écrivain, journaliste, analyse politique Liu Xiaobo, Prix Nobel de la Paix 2010, a quitté la prison pour un hôpital de Shenyang (Liaoning), apprend-on le 26 juin. S’il sort de cellule, ce n’est pas que l’État a reconnu son talent et son courage, mais parce que les autorités ne veulent pas qu’il meure en détention.
Après sept ans d’emprisonnement, il se trouve frappé d’un cancer en phase terminale ; le pouvoir a l’habitude d’esquiver la responsabilité d’un décès dans ses locaux : plutôt qu’une dépouille, il préfère remettre à la famille un corps épuisé ; et qu’elle s’en débrouille !
Demander le pluripartisme et le suffrage universel, c’était en 2009, «inciter à la subversion du pouvoir d’État». Le peu que demandait cet indiscutable «criminel» renvoyait aux valeurs fondatrices des Nations unies. La modération de son langage n’aurait pas même retenu l’attention chez nous mais cette critique pondérée suffisait à effrayer un parti accroché au pouvoir depuis soixante-huit ans, grâce au refus de toute consultation populaire par une élection libre. Il fallait apeurer les intellectuels (dix mille d’entre eux avaient osé contresigner la Charte 08, largement inspirée des idées de Liu Xiaobo et diffusée juste avant son arrestation) et terroriser leurs proches en sanctionnant la parenté : Liu Xia, épouse de Liu Xiaobo, n’a pas joui d’un seul moment de liberté véritable depuis l’arrestation de son mari ; Liu Hui, son beau-frère. fut condamné à onze ans de prison en juin 2013, sous le prétexte d’un différend commercial déjà réglé.
S’en prendre aux familles au lieu d’individualiser les poursuites relève de pratiques obscurantistes d’un autre âge qui devraient disqualifier un pays de siéger dans les instances internationales et encore plus d’y revendiquer un rôle croissant, comme le fait la Chine à l’O.N.U.(1).
L’Union européenne et la France n’ont déployé aucun effort efficace pour obtenir la libération d’un Chinois qui défendait leurs valeurs fondamentales. Elles ont regretté son incarcération à plusieurs reprises – comme encore ces 22-23 juin lors d’un dialogue Chine-Europe sur les droits de l’Homme – mais ce regret leur a suffi. La Chine fascine, son argent attire, le parti paralyse la critique et le régime fait peur : mieux vaut donc, comme d’habitude, se contenter de mots.
La bonne nouvelle de ce 29 juin au matin force à nuancer le jugement négatif ci-dessus : la France propose d’accueillir Liu Xiaobo et son épouse et de les soigner. Elle a enfin le courage d’afficher clairement sa compassion et ses sympathies pour un démocrate de la dissidence ; après des décennies de diplomatie mi-figue mi-raisin – pour ne pas dire cauteleuse -, elle se rapproche un peu de l’image qu’elle voudrait donner, celle d’une nation digne et généreuse qui croit à ce qu’elle dit. Mais beaucoup de chemin reste à faire, beaucoup d’initiatives restent à prendre, pour que les démocrates chinois nous accordent définitivement leur confiance.
1- Un seul autre Prix Nobel de la Paix avait été jusque-là emprisonné : c’est le lauréat de 1936, Carl von Ossietsky, arrêté en février 1933 après l’arrivée au pouvoir du national-socialisme. Comme Liu Xiaobo, il n’avait pu se rendre en Norvège recevoir son Prix. Tuberculeux, il mourut à l’hôpital sous surveillance de la Gestapo en 1938. La lauréate de 1991 Aung San Suu Kyi Aung San Suu Kyi avait été placée en résidence surveillée et privée de toute activité politique, mais non emprisonnée.
Source : Ligue des Droits de l'Homme - Bulletin Groupe de travail Chine N° 118 juin 2017
3 / 04 / 2017
Chine :
Des avocats défenseurs des droits civiques torturés
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Dans une lettre non encore publiée, onze pays demandent à la Chine d’enquêter sur les tortures infligées aux avocats défenseurs des droits civiques et d’abandonner la pratique des détentions secrètes.
Ils expriment «leurs préoccupations croissantes quant aux affirmations de torture et autres sanctions et traitements cruels, inhumains et dégradants pratiqués à l’encontre d’avocats défenseurs des droits de l’Homme et d’autres militants des droits de l’Homme». Ils réclament la fin des «assignations à résidence en un lieu désigné», formule qui permet la détention de suspects dans une période allant jusqu’à six mois sans information des familles et sans contacts possibles avec des avocats. Ils soulèvent particulièrement les cas des avocats Xie Yang, Li Heping, Wang Quanzhang et Li Chunfu, ainsi que du militant Wu Gan. (Globe and Mail, 20 mars)
En réponse, le 21 mars, le porte-parole des Affaires étrangères chinois a déclaré que cette demande d’enquête violait «l’esprit du gouvernement par la loi (…). La Chine s’est toujours opposée aux efforts d’un pays quel qu’il soit de troubler, sous le prétexte des droits de l’Homme, le traitement normal des dossiers effectué par les autorités judiciaires chinoises».
Source : : LDH - Bulletin N° 115 du Groupe de travail Chine - Edition de mars 2017
9/01/2017
Pour un Japon abolitionniste
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En 2016, la Fédération des associations des barreaux du Japon (JFBA) a pris position en faveur de l’abolition de la peine de mort. Cette déclaration de juristes sonne comme un véritable défi dans une société en majorité favorable à la peine capitale.
27/12/2016
Cinquante-sept journalistes ont été tués dans le monde en 2016 en raison de leur profession, contre 67 en 2015, notamment dans les pays en guerre, selon le bilan annuel de Reporters
sans frontières (RSF).
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La Syrie est devenue un « enfer » en 2016 avec 19 journalistes tués, suivie de l’Afghanistan (10 tués), du Mexique (9), de l’Irak (7) et du Yémen (5), souligne l’ONG. Neuf « journalistes-citoyens » (blogueurs) et huit collaborateurs des médias ont également été assassinés cette année, soit au total 74 journalistes tués « pour avoir exercé leur mission d’information », écrit RSF dans son bilan annuel.
Fuite des pays dangereux
« Cette baisse significative s’explique par le fait que de plus en plus de journalistes fuient les pays devenus trop dangereux : la Syrie, l’Irak, la Libye, mais encore le Yémen, l’Afghanistan, le Bangladesh ou le Burundi sont devenus en partie des trous noirs de l’information où l’impunité règne », explique l’ONG.
La quasi-totalité des journalistes ont été tués dans leur propre pays, sauf quatre qui ont perdu la vie alors qu’ils se trouvaient dans un pays étranger. Avec 19 victimes en 2016 contre 9 en 2015, la Syrie est devenue le pays le plus meurtrier au monde pour les journalistes. Parmi ces victimes, Osama Jumaa, photoreporter de 19 ans pour l’agence britannique Images Live, a été tué le 5 juin alors qu’il couvrait une opération de secours à la suite de bombardements dans un quartier résidentiel d’Alep.
Avec neuf journalistes assassinés en 2016, le Mexique demeure le pays le plus meurtrier d’Amérique pour la profession, souligne RSF. C’est aussi le pays en paix le plus meurtrier pour les journalistes.
Au moins 780 journalistes ont été tués ces dix dernières années en raison de leur profession, selon le décompte de l’ONG.
22/11/2016
Cesser la récolte d’organes sur les prisonniers de conscience
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Two Canadian lawyers came to Australia’s Parliament House Monday to persuade lawmakers to pass a motion urging China to immediately end the practice of what they say is organ harvesting from prisoners of conscience. David Kilgour, a former prosecutor and Canadian secretary of state for the Asia-Pacific, and David Matas, a human rights lawyer, have published evidence they say shows that China performs an estimated 60,000 to 100,000 transplants a year, with organs primarily taken from Falun Gong practitioners, Muslim Uighurs, Tibetan Buddhists and Christians.
China says it performed 10,057 organ transplants last year and has not harvested organs of executed prisoners since January 2015.
The US House of Representative passed a resolution in June calling on the State Department to report annually to Congress on the implementation of an existing law barring visas to Chinese and other nationals engaged in coercive organ transplantation.
The resolution also condemns persecution of Falun Gong, a spiritual group China calls a cult and has outlawed.
China accused Congress of making “groundless accusations.”
The European Parliament passed a similar declaration in July calling for an independent investigation of “persistent, credible reports on systematic, state-sanctioned organ harvesting from non-consenting prisoners of conscience” in China.
Kilgour said the Australian government was reluctant to accept evidence of large-scale, forced organ harvesting in China. Kilgour blamed Australia’s close economic ties with China, its largest trading partner.
“The greatest amount of skepticism seems to be in Australia,” Kilgour said.
Kilgour and Matas first published a report on organ harvesting in China in 2006, which became the basis of their 2009 book “Bloody Harvest. The Killing of Falun Gong for their Organs.”
Australian Department of Foreign Affairs and Trade First Assistant Secretary Graham Fletcher told a Senate committee last month that he had doubts about the credibility of Falun Gong reports of forced organ harvesting.
“They are not given credence by serious human rights activists,” Fletcher said, referring to Amnesty International and Human Rights Watch.
Amnesty International’s Australian spokeswoman Caroline Shepherd said the London-based organization had not done its own research into organ harvesting in China and supported United Nations’ calls for an independent investigation of such allegations.
The Australian Health Department said at least 53 Australians traveled to China for organ transplants between 2001 and 2014.
Source : The Indian express
6/11/2016
La Chine continue les prélèvements d’organes sur les prisonniers de conscience
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Un nouveau rapport affirme que la Chine continue à pratiquer les prélèvements d’organes de force sur les prisonniers. Les victimes sont des prisonniers d’opinion assassinés dans le but de vendre leurs organes.
A new report claims that China is still engaged in the widespread and systematic harvesting of organs from prisoners, and says that people whose views conflict with the ruling Chinese Communist Party are being murdered for their organs.
The report -- by former Canadian lawmaker David Kilgour, human rights lawyer David Matas, and journalist Ethan Gutmann -- collates publicly reported figures from hospitals across China to show what they claim is a massive discrepancy between official figures for the number of transplants carried out throughout the country.
They blame the Chinese government, the Communist Party, the health system, doctors and hospitals for being complicit.
"The (Communist Party) says the total number of legal transplants is about 10,000 per year. But we can easily surpass the official Chinese figure just by looking at the two or three biggest hospitals," Matas said in a statement.
The report estimates that 60,000 to 100,000 organs are transplanted each year in Chinese hospitals.According to the report, that gap is made up of executed prisoners, many of them prisoners of conscience locked up for their religious or political beliefs. China does not report its total number of executions, which it regards as a secret.
The report's findings stand in stark contrast to Beijing's claim that, since the beginning of 2015, China has moved from almost completely relying on organs from prisoners to the "largest voluntary organ donation system in Asia."
At a regular press conference Thursday, Chinese Foreign Ministry spokeswoman Hua Chunying said China has "strict laws and regulations on this issue."
"As for the testimony and the published report, I want to say that such stories about forced organ harvesting in China are imaginary and baseless -- they don't have any factual foundation," she said.
The National Health and Family Planning Commission, which oversees organ donations in China, did not respond to a request for comment for this piece.
Secret transplants
According to the report, thousands of people are being executed in China in secret and their organs harvested for use in transplant operations.
So who is being killed? The authors say mainly imprisoned religious and ethnic minorities, including Uyghurs, Tibetans, underground Christians, and practitioners of the banned Falun Gong spiritual movement.
While much of China's organ transplant system is kept secret, official figures show that 2,766 volunteers donated organs in 2015, with 7,785 large organs acquired.
Official figures put the number of transplant operations at around 10,000 a year, which the report disputes.
The authors point to publicly available statements and records released by hospitals across China claiming they carried out thousands of transplant annually, and interviews with and official biographies of individual doctors who claim to have carried out thousands of transplant operations during their careers.
"Simply by adding up a handful of the hospitals that have been profiled in this (report), it's easy to come up with higher annual transplant volume figures than 10,000," the authors write.
According to official statistics, there are more than 100 hospitals in China approved to carry out organ transplant operations. But the report states the authors have "verified and confirmed 712 hospitals which carry out liver and kidney transplants," and claims the number of actual transplants could be hundreds of thousands larger than China reports.
'Ghoulish and inhumane practice'
The apparent gap in official transplant figures, the report claims, is filled by prisoners of conscience.
According to Amnesty International, "tens of thousands of Falun Gong practitioners have been arbitrarily detained" since the government launched a crackdown on the practice in 1999.
China regards Falun Gong as a "cult" and claims followers engage in "anti-China political activities."
"The government considers Falun Gong a threat to its power, and has detained, imprisoned and tortured its followers," says Maya Wang, China researcher for Human Rights Watch.
The report says detained Falun Gong practitioners were forced to have blood tests and medical exams. Those test results were placed in a database of living organ sources so quick organ matches could be made, the authors claim.
This massive supply of organs served to benefit hospitals and doctors, making for an ever growing industry.
The report's authors testified before the U.S. House Foreign Affairs Committee Thursday.
"The Chinese government has been trafficking in organs for profit for far too long and we have strong evidence that Falun Gong practitioners were singled out for organ harvesting," said Representative Chris Smith, who co-chairs the committee.
In a statement released online, Representative Ileana Ros-Lehtinen, former chair of the U.S. House Foreign Affairs Committee, said the Chinese government's "ghoulish and inhumane practice of robbing individuals of their freedom, throwing them in labor camps or prisons, and then executing them and harvesting their organs for transplants is beyond the pale of comprehension and must be opposed universally and ended unconditionally."
For decades, Chinese officials strenuously denied that they harvested organs from prisoners, calling claims to the contrary "vicious slander."
Finally in 2005, officials admitted that the practice took place and promised to reform it.
Five years later however, Huang Jiefu, director of the China Organ Donation Committee, told medical journal The Lancet that more than 90% of transplant organs still came from executed prisoners.
China carries out more executions annually than the rest of the world put together, at least 2,400 in 2014, according to Death Penalty Worldwide. Official Chinese figures are not reported.
In late 2014, China announced that it would switch to a completely voluntary donation-based system.
This pronouncement was greeted with great skepticism however, given that between 2012 and 2013, only around 1,400 people signed up to donate (compared to the more than 300,000 in need of organ transplants every year).
Since then, the government has seen limited success in getting people to sign up to the national register.
One 86-year-old woman, surnamed Zhou, told CNN she had wanted to donate her organs in 1996 but at the time her local Red Cross chapter had never heard of someone doing so.
"Since I wasn't able to have a medical career myself, I want to make a contribution after I die," she said.
Why China needs to stop dog meat festival
Why China needs to stop Yulin dog meat festival (opinion)
Zhou said that while her family was mostly supportive of her decision, "in China, the conventional wisdom is that it's improper to mutilate a body when someone is dead."
While people like Zhou have stepped forward to fill the gap left by prisoners, experts warn that there is nothing to stop those condemned to be executed from also "volunteering," and regulations legalizing the use of prisoners' organs remain in force.
The 2014 announcement "is only at best a statement of good intentions but has no force of law," the medical journal BMJ said.
The phasing out of executed prisoners' organs is a "semantic trick," Professor Li Huige of Johannes Gutenberg University said in a recent report commissioned by the European Parliament.
Why will China struggle to end organ harvesting from executed prisoners?
He pointed to statements by Huang to Chinese state media that "death row prisoners are also citizens."
"If (they) are willing to atone for their crime by donating organs, they should be encouraged," Huang told People's Daily.
By redefining prisoners as regular citizens, Li says, "China's national organ donation system may be abused for the whitewashing of organs from both death row prisoners and prisoners of conscience."
In an open letter to the Lancet, five doctors wrote that "China is still using death row inmates' organs. The only difference is that these organs are now been classified as citizens' voluntarily donated organs."
Huang did not respond to a request for comment. Speaking to the New York Times, he said his comments had been "distorted" and were not in keeping with government policy.
Testifying before the U.S. House Foreign Affairs Committee on Thursday, Francis Delmonico, president of the Transplantation Society, praised Huang as a "principal ally to change the outrageous practice" of using prisoners' organs.
By James Griffiths, CNN
5/11/2016
Ces 10 femmes ont révolutionné le monde des sciences !
Voici 10 femmes qui ont contribué, de manière significative, à l'avancée de la science. Pourtant, elles sont encore largement méconnues. Certaines n'ont pas pu bénéficier de la reconnaissance de leurs confrères masculins, d'autres se sont tout bonnement fait "voler" leur travail...
1. Mary Anning
(1799-1847) : Personnage fondateur de la paléontologie moderne, a découvert plusieurs espèces de dinosaures et ébranlé les thèses créationnistes.
Mary Anning est née dans un petit village du sud de l’Angleterre. Lorsqu’elle était petite, son père vendait des fossiles aux touristes pour arrondir les fins de mois difficile. À l’époque, la paléontologie n’existait pas encore vraiment en tant que science, les fossiles attiraient surtout les curieux et les collectionneurs. Lorsque son père meurt de la tuberculose, sa famille se retrouve sans ressources et elle se met à chercher des fossiles à plein-temps pour rapporter un peu d’argent. C’est ainsi qu’âgée de seulement 12 ans, elle découvre le tout premier squelette entier d’ichtyosaure, découverte majeure qui attirera fortement l’attention des scientifiques.
Petit à petit, la recherche de fossiles se professionnalise, Mary ne vend plus ses fossiles aux touristes : ses principaux clients sont des scientifiques, ce qui fait d’elle une des toutes premières paléontologues. Quelques années plus tard, elle découvre une toute nouvelle espèce de dinosaure marin, le plésiosaure. Elle découvrira aussi l’un des premiers squelettes complets de ptérodactyle. C’est notamment grâce à ces découvertes que les théories créationnistes quant à l’origine de la vie ont fait place au principe de l’évolution des espèces.
Tous les fossiles qu’elle trouve sont récupérés par des scientifiques afin d’être étudiés. Même si ses découvertes ont été cruciales et qu’elles ont servi de base aux scientifiques de son époque, elle n’a jamais été admise au sein des milieux scientifiques officiels, et on n’a jamais cité son nom même en parlant de ses découvertes.
2. Alice Hamilton
(1869-1970) : Pionnière dans le domaine de la toxicologie, on lui doit de grandes avancées dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail
Après l’obtention de son doctorat de médecine en 1893, Alice Hamilton a consacré sa vie à l’étude des conditions de travail des ouvriers, dans les entreprises et dans les usines. Elle a pointé du doigt les effets dangereux des métaux et des composés chimiques utilisés dans l’industrie sur le corps humain, tels que le plomb, le mercure, et d’autres substances toxiques.
En enquêtant sur les répercussions de ces matériaux et sur les maladies qu’ils peuvent provoquer, elle sera à l’origine d’une grande avancée au niveau des conditions de travail et de la sécurité des ouvriers en usine. Elle sera la première femme à entrer à l’Université de Harvard, en tant que professeur… Mais subira bon nombre de discriminations à cause de son sexe. Ainsi, elle sera exclue des activités sociales et de toutes les processions des hommes de l’université.
3. Lise Meitner
(1878-1968) : Physicienne, a découvert la fission nucléaire.
Le scientifique allemand Otto Hahn a reçu le prix Nobel de chimie en 1944 pour sa découverte de la fission nucléaire. Ce que beaucoup ignorent, c’est que c’est une certaine Lise Meitner qui est à l’origine de cette étude et qu’elle a travaillé dessus avec Hahn pendant 30 ans, au sein de l’Institut de chimie Kaiser Wilhelm à Berlin.
D’origine juive, Lise Meitner quitte l’Allemagne pour se réfugier en Suède. Otto Hahn recevra tous les lauriers de la gloire et les crédits de la découverte. Elle sera par la suite reconnue pour son travail, mais n’obtiendra jamais le prix Nobel et sera toujours injustement ignorée de ce côté-là. Le meitnérium, élément chimique artificiellement synthétisé, a été nommé en son honneur.
4. Inge Lehmann
(1888-1993): Sismologue, a découvert que la Terre comportait un noyau solide en son centre
Passionnée par les mouvements terrestres, elle étudiait les ondes sismiques émanant de l’autre côté de la Terre, alors qu’elle vivait au Danemark, un pays très calme en termes de catastrophes naturelles.
Elle a fini par découvrir qu’au centre de la Terre se trouvait un noyau solide, complétant ainsi les recherches du sismologue allemand Beno Gutenberg qui en 1930 avait émis l’hypothèse de la présence d’un noyau, de forme liquide, au centre de la terre.
5. Hilde Mangold
(1898-1924) : Embryologue, a démontré des principes fondateurs du développement des cellules embryonnaires
Encore un exemple de prix Nobel injustement non-attribué à une femme : L’embryologue allemand Hans Spemann, a reçu en 1935 un prix Nobel de médecine pour la découverte de l’effet organisateur dans le développement des embryons. Lors de son discours il n’a prononcé que deux fois le nom de son étudiante Hilde Mangold, alors que c’est sur la thèse de celle-ci que repose la base de ce succès.
Elle a réussi en 1920, lors d’expériences, à transplanter un morceau de tissu embryonnaire d’une espèce sur une autre avec pour résultat la formation de jumeaux siamois génétiquement différents. Hilde a ainsi prouvé que l’embryon avait une section de cellules responsables du développement du système nerveux central et de la colonne vertébrale. Malheureusement Hilde est morte suite à l’explosion d’un réchaud à gaz l’année de la publication de son travail scientifique.
6. Elsie Widdowson
(1906-2000) : Diététicienne, pionnière dans le domaine
Pendant la seconde Guerre Mondiale, Elsie Widdowson s’intéresse de près à l’alimentation en temps de guerre : comment remédier au rationnement et à la famine ? Avec peu de viande et d’apport en protéines et en calcium, les conséquences sur la santé peuvent devenir terribles. Elle a testé différents moyens de compenser les nutriments manquants, en servant de cobaye à ses propres expériences.
Elsie Widdowson a notamment participé à l’élaboration d’un régime utilisé par le gouvernement britannique lors de la Seconde Guerre mondiale, à base de chou, de pommes de terre et de pain avec de la craie. Elle testait les effets de différents minéraux et vitamines sur son propre corps en se faisant des injections.
Son travail a jeté les bases de la diététique et est à l’origine de l’idée de l’alimentation saine.
7. Virginia Apgar
(1909-1974) : Médecin anesthésiste, a créé la méthode d’évaluation dite du « score d’Apgar » pour quantifier l’état de santé d’un nouveau-né.
En 1952, Virginia Apgar propose son propre système pour évaluer l’état d’un nourrisson aux premières minutes de sa vie. Cela donne une note sur 10 permettant de connaître la santé globale du bébé. Avant cela, il n’existait pas de méthode précise pour déterminer si tout allait bien avec le nouveau-né.
Aujourd’hui, le score d’Apgar est utilisé dans le monde entier et le résultat est annoncé aux parents et au pédiatre en même temps que la taille et le poids.
8. Chien-Shiung Wu
(1912-1997) : Physicienne nucléaire
Cette Américaine d’origine chinoise est surtout connue pour avoir infirmé la loi de conservation de la parité qui déclarait que les particules qui se répètent de façon symétrique se comporteront de la même manière. En 1956 elle a effectué une expérience qui a démontré que sous certaines conditions, le principe ne s’appliquait pas. Certains considèrent son travail avec les docteurs Lee et Yang comme une contribution fondamentale dans la compréhension des lois de la physique nucléaire, mais là encore, elle ne partagea pas le prix Nobel décerné à ses collègues masculins…
9. Ann McLaren
(1927-2007) : Fait partie des scientifiques qui ont rendu possible la fécondation in vitro pour les humains
Dès le milieu des années 1950, Ann McLaren et l’équipe qu’elle dirigeait ont réussi à féconder l’ovule d’une souris hors de son utérus. Ils ont ensuite réussi à implanter avec succès les embryons ainsi obtenus à une mère porteuse.
Suite à la réussite de cette expérience, McLaren a envoyé un télégramme à son collègue pour lui annoncer : « 4 bébés-éprouvettes sont nés ! »
10. Stephanie Kwolek
(1923-2014) : Chimiste, inventrice du Kevlar
Stéphanie Kwolek est l’inventrice du Kevlar, ce matériau notamment utilisé dans les gilets pare-balle. Son invention est aujourd’hui largement employée par les armées et les forces de l’ordre du monde entier, mais aussi dans le domaine de la conquête spatiale.
En 1964, son groupe a été chargé de développer un matériau qui pourrait remplacer le cordon en acier dans les pneus de voiture. En compagnie de Herbert Blades, elle finit par créer accidentellement le Kevlar, une fibre synthétique qui est, au final, cinq fois plus résistante que l’acier et beaucoup plus légère. De nos jours, le Kevlar est utilisé dans tous les domaines, des instruments de cuisine aux vaisseaux spatiaux.
Par Nathan Weber
5/10/2016
Omerta sur un massacre
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Le trafic d’organes humains a pris une ampleur considérable ces dernières années. Le nombre de ventes d’organes fait apparaître la Chine comme le pays le plus producteur. Cette commercialisation illégale et cruelle est dénoncée par plusieurs enquêtes prouvant que les pratiquants du mouvement spirituel Falun Gong sont tués dans le seul but de prélever leurs organes.
Ed. 4-10 octobre 2016. Voir art. P. 6
26/09/2016
La répression contre les défenseurs des droits continue en Chine
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En juillet dernier le gouvernement chinois a lancé une répression à l’encontre des défenseurs des droits : environ 300 défenseurs ont été arrêtés.
Parmi eux, certains sont encore maintenus au secret. Les avocats avec les membres de leur famille qui tentent de leur rendre visite en détention sont refoulés.
Sources : The Guardian du 23/09/ 2016
4/07/201
Chine : Contrôle de la liberté d’expression
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27 juin. Le tribunal du district de Xicheng à Beijing donne trois jours à un ancien rédacteur en chef de la revue Yanhuang Chunqiu pour présenter des excuses publiques.
il aurait terni «la réputation et l’honneur» de familles de héros de la guerre contre le Japon en doutant de la véracité de la propagande officielle, à savoir que cinq combattants se seraient jetés du haut d’une falaise pour échapper à l’armée nipponne. L’article paru en 2013 dans la revue suggérait que deux d’entre eux
avaient refusé de se suicider. Yanhuang Chunqiu faisait appel à des vétérans du Parti et avait gardé un ton indépendant ; il se permettait d’examiner avec liberté l’histoire officielle. Le 4 janvier 2013 peu après l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, les autorités avaient fermé son site internet, un éditorial ayant abordé le sujet tabou des réformes politiques et du gouvernement constitutionnel ; en mars 2015, il avait dû sur
ordre annuler son dîner annuel. (A.F.P., 27 juin)
22 juin. D’après le journaliste de Hongkong Alex Lo, le pouvoir chinois parvient à étendre son influence sur la presse dans les pays étrangers eux-mêmes.
C’est ainsi que le journaliste d’origine chinoise Gao Bingchen a perdu sa rubrique dans le Global Chinese Press du Canada en début de mois pour avoir rapporté la colère du ministre Wang Yi interrogé à Ottawa sur les droits de l’Homme (voir encadré en rubrique 3) et pour avoir critiqué un article sur la défense des droits de l’Homme en Chine. Les deux documents se trouvaient sur son blog personnel et non dans le journal qui lui a retiré sa rubrique. Un autre journaliste installé au Canada, Xin Feng, qui s’était exprimé sur les mêmes sujets, a reçu au moins deux menaces de mort.
Sources : LDH groupe de travail Chine - juin 2016 - N° 108
20/06/2016
L’ONU a 70 ans
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Après la Seconde guerre mondiale, la volonté de vivre dans un monde sans guerre se concrétise par la création d’un organisme international capable de garantir durablement la paix. Les prémices de cette volonté vont prendre naissance au milieu de la Seconde guerre mondiale avec, en 1941, la signature de la Charte de l’Atlantique entre les États-Unis et le Royaume-Uni. La Déclaration des Nations unies sera signée en janvier 1942 par 26 États autour des États-Unis.
C’est lors de la conférence de San Francisco en 1945 que l’ONU voit le jour. Son acte de naissance sous la forme d’une Charte comporte 111 articles et une annexe consacrée à la Cour internationale de Justice. Mais ce n’est qu’en 1946, lors de la première session de l’Assemblée générale qui se déroule à Londres que la décision d’établir les sièges permanents de l’ONU aux ÉtatsUnis est prise.
Lorsqu’il est question d’installer un bâtiment pour accueillir l’organisation internationale, la ville de New York est choisie. Ce choix s’opère en mémoire de Franklin D. Roosevelt, artisan des Nations unies, qui décède avant la fin de la conférence de San Francisco. La part financière est largement assurée grâce à la contribution de John Davison Rockeffeler qui permet l’achat d’un site situé à l’époque dans un quartier composé d’installations délabrées.
Assurer la paix
Pour assurer la paix, l’organisation onusienne va s’attacher à régler les problèmes de sécurité internationale, contribuer au développement économique et œuvrer pour la défense de l’environnement. Mais le traitement de ces questions prend assise à partir de principes dont les plus importants seront mis en exergue dans la charte : - l’égalité souveraine de tous les États, quelque soit leur taille ou leur puissance ; - la non-ingérence dans les aff aires intérieures de chaque pays ; - le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; - le règlement pacifique des litiges entre les pays.
Toutefois, la mise en pratique de cette nouvelle culture onusienne va nécessiter un fonctionnement complexe avec de nombreuses actions sur le terrain et la mise en place de plusieurs institutions satellites.
Au centre, l’Assemblée générale qui se réunit une fois par an en sessions ordinaires peut élire d’autres organes de l’ONU. Le Conseil de sécurité, lui, est formé de onze membres dont cinq sont permanents : Chine, ÉtatsUnis, France, Royaume-Uni, URSS. Ils disposent d’un droit de veto. Les six autres membres sont élus par l’Assemblée générale pour deux ans. Le Conseil de sécurité intervient pour les questions de maintien de la paix et de sécurité entre les pays et au sein des pays. À ce titre, il adopte des Résolutions qui sont des obligations à l’égard des États. Cependant, le droit de veto que détient le Conseil de sécurité fait actuellement l’objet de discussions au sein de la société civile tendant à le rendre responsable d’un certain blocage du système.
Le Secrétariat général est l’organe administratif de l’ONU. Par élection, un mandat de cinq ans est confié au secrétaire mais ses pouvoirs sont limités. Le Conseil Économique et Social est élu par l’Assemblée générale pour trois ans. Il est composé de 18 membres chargés de régler des problèmes de coopération économique et sociale et d’organiser l’assistance technique internationale. C’est du Conseil Économique et social que dépendent de nombreuses institutions comme l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), la BIRD, le FMI, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), ou l’Unesco (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) dont le siège est à Paris.
La nécessité de repenser l’ONU
Mais tous ces organes satellitaires qui participent à la réalisation de l’immense tâche que s’est assignée l’ONU constituent, en même temps la part de faiblesse de l’institution. Sa taille, sa dispersion, son absence d’autonomie financière, ainsi que l’obstruction de quelques pays pour appliquer certaines décisions à quoi s’ajoutent les conséquences d’une sorte de marginalisation due aux rencontres des G7, G8… puis G20 font que, aujourd’hui, l’ONU apparaît au regard de nombreux observateurs internationaux comme menacée et souffrant d’un déficit de démocratie. Les analyses démontrent la nécessité de refonder un cadre institutionnel devenu trop rigide et peu efficace avec une Assemblée générale où les États n’ont pas le même poids et un Conseil de sécurité composé de membres permanents nommés qui conservent un droit de veto paralysant. Si l’ONU a élaboré de nombreuses conventions marquant d’incontestables progrès, elle fait face, de plus en plus, à un manque de moyens pour les appliquer de manière égale. Son cadre institutionnel est à revoir. L’ONU doit se recadrer sur l’intérêt général mondial, être plus cohérente dans les domaines du traitement des flux migratoires, s’impliquer davantage dans la gestion transparente des organismes financiers tels que La Banque mondiale, le FMI, et répondre encore plus fortement aux défis de survie de la planète.
Marie-Françoise Lamperti
Pour célébrer l’existence de l’institution onusienne, de son acte fondateur à son installation à New York, l’année 2015-2016 a vu se multiplier de nombreuses conférences commémorant la création de l’ONU. André Gattolin, sénateur des Hauts-de-Seine, a organisé au Sénat de la République française une conférence (*) sur le thème « Quelles réformes pour les Nations Unies ». Rencontre.
André Gattolin : « La société civile doit occuper une place plus importante dans les institutions onusiennes »
En votre qualité de sénateur, qu’est-ce qui a motivé votre volonté de marquer particulièrement cet anniversaire des 70 ans de l’ONU ?
L’institution a l’âge de ses artères : elle est marquée par la situation née de l’après Seconde guerre mondiale. Or, depuis 1945, les relations interétatiques et la coopération internationale ont connu de grands changements : l’Union européenne avec ses 28 membres n’existait pas. Pourtant, l’ONU a su évoluer et reste malgré tout un outil indispensable dans le maintien de la paix, la protection des droits de l’homme et le développement du progrès social. Ce n’est certes pas l’alpha et l’omega de toute solution, mais on a trop tendance à la désinvestir, alors que nous avons aujourd’hui, grâce à elle, des instruments d’arbitrage forts à l’échelle internationale. L’exemple de la convention Montego Bay sur le droit de la mer montre que, dans beaucoup de domaines, les Etats sont obligés de se plier au droit international institué par l’ONU. À 70 ans, elle fait donc preuve d’une vitalité qu’il faut lui reconnaître ! Qui, en dehors de l’ONU, aurait pu organiser les sommets sur le climat ? Plus que jamais, il était utile de saluer le travail accompli et de lancer des pistes de réflexion pour l’avenir.
Pour cette conférence, vous étiez en grande partie entouré d’intervenants du monde associatif. Etait-ce un choix délibéré pour montrer que l’institution onusienne, malgré les avancées constatées, doit s’ouvrir encore davantage à la société civile ?
C’était bien sûr un choix délibéré. La société civile doit occuper une place plus importante dans les institutions onusiennes, là où elle semble parfois réduite à la portion congrue. Les ONG appartenant à la catégorie « observateurs permanents », au Conseil économique et social (ECOSOC) produisent un travail dense et sont fréquemment consultées. Face aux entreprises multinationales, ce sont les seules structures à être organisées à un échelon transnational. À ce titre, elles sont des acteurs essentiels tant pour mobiliser les opinions publiques que pour élaborer une expertise dynamique au niveau international. C’est le cas, par exemple, du Parti radical transnational et transparti, dont j’ai été le secrétaire général en 1986. Fortement impliqué dans la promotion des droits de l’homme, il a utilisé si efficacement cette tribune que la Chine et la Russie ont demandé par trois fois son exclusion, heureusement sans succès !
La France fait partie du Conseil de sécurité, elle y détient un siège permanent comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine. Quelle est votre position quant à un élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU ? Cette réforme vous semble-t-elle prioritaire ?
Cette réforme est à mon sens indispensable. Il me semble anormal que des États émergents, comme l’Inde, n’aient pas de siège permanent au conseil de sécurité. Indispensable, elle l’est aussi au niveau de la prise de décision. Les blocages de résolutions sont généralement à l’initiative de la Chine et de la Russie, tandis que la France est rarement en mesure d’actionner son veto. Une telle réforme doit aussi permettre de tenir compte du nouveau poids géostratégique des grandes nations européennes : l’Allemagne n’a pas de représentation au conseil permanent, la France et la Grande-Bretagne y siègent à titre individuel, mais l’Union européenne n’y est pas représentée. Résolument européen et conscient de nécessité de la mise en œuvre d’une véritable diplomatie à l’échelle européenne, il serait pour moi logique que l’UE soit présente en lieu et place des représentations nationales française et anglaise… si tant est que la Grande-Bretagne demeure dans l’UE !
Actuellement, de nombreux débats soulèvent la question de la démocratisation de l’ONU, de son cadre institutionnel. Quelle est votre position à ce sujet ? Comment l’institution pourrait-elle évoluer pour mieux répondre aux défi s de la planète ?
Je partage complètement l’avis de l’actuel secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, qui déclarait en 2009 qu’il fallait trouver un système de plus en plus fort impliquant une coopération entre gouvernants, société civile et secteur privé. Et j’ajouterais à cette liste les regroupements qui agrègent les États, comme l’Union africaine ou le Mercosur. Par le passé, les conflits étaient principalement territoriaux. Mais aujourd’hui, les questions environnementales deviennent des enjeux géostratégiques majeurs. Or, prendre une décision à 195 n’est pas simple, compte tenu des éléments de blocage d’aujourd’hui. Entre la prise de conscience du sommet de Rio et la COP 21, il aura fallu 20 ans avant que l’on ne commence à conclure un accord préalable ! Dès lors, les Nations unies doivent envisager de créer un conseil restreint pour traiter des questions relatives à l’état de la planète, à l’instar du Conseil de sécurité.
Propos recueillis par Isabelle Meyer
(*) En écho au 70e anniversaire de la création de l’ONU, une conférence sur le thème « Quelles réformes pour les Nations unies ? » s’est tenue au Sénat de la République française (Paris 75006) le 14 avril 2015.
Cette conférence a été organisée conjointement par Marie-Françoise Lamperti, présidente de l’association Agir pour les droits de l’Homme (ADH) et André Gattolin, sénateur des Hauts-deSeine, en partenariat avec les associations : France-Tibet, l’association française pour les Nations Unies (AFNU), Citoyens du monde-France (CDM) et Ensemble Contre la Peine de Mort.
25/05/2016
Destruction d’églises : les dernières persécutions des chrétiens en Chine
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Dans le cadre de la récente vague de répressions contre une importante communauté chrétienne dans la province du Zhejiang au sud-est de la Chine, les autorités communistes chinoises ont démoli deux églises les 13 et 14 avril dernier.
Une femme a été tuée lors de la démolition du 14 avril, lorsqu’elle et son mari – les deux chrétiens qui protestaient contre la destruction de leur église dans la ville de Wenzhou – ont été enterrés vivants par un bulldozer.
Selon China Aid (organisation à but non lucratif de défense des droits des chrétiens basée aux États-Unis), l’église chrétienne « Island Head » située à Wenzhou, a également été démolie le 13 avril sous prétexte qu’elle avait été construite illégalement et que sa croix était trop grande. Elle faisait 3 étages et était d’une valeur de 3 millions de yuans (environ 400 000 euros).
Alors que le Parti communiste chinois (PCC) promulgue une politique de l’athéisme stricte parmi ses membres, il gère également un certain nombre d’organisations « religieuses » politisées dans le cadre des cinq religions officiellement reconnues. Son but est de propager la ligne du Parti dans les offices religieux.
Cette hypocrisie évidente s’est de nouveau manifestée dans les déclarations faites par l’actuel dirigeant du Parti Xi Jinping lors d’une récente conférence politique. Il a réitéré la nécessité d’éloigner les jeunes de la croyance religieuse en exigeant des dirigeants religieux « d’interpréter les doctrines religieuses d’une manière qui contribue au progrès de la Chine moderne ».
La destruction des deux églises de Wenzhou n’est qu’un épisode dans une campagne de répression non officielle qui vise le christianisme chinois depuis 2014. Plus de 2 000 croix ont été arrachées des églises dans le Zhejiang, habituellement sous prétexte qu’elles n’étaient pas conformes aux normes de construction. Seulement à Wenzhou, cinquante croix ont été arrachées en mars dernier.
Le clergé chinois pense que la croix, étant le symbole central du christianisme, est mal vue par les autorités communistes qui préfèrent garder les symboles religieux aussi loin que possible des yeux de la population.
Les chrétiens chinois qui ne se reconnaissent pas dans les congrégations contrôlées par le PCC, y compris les 6 millions de Chinois qui suivent l’Église catholique romaine basée au Vatican, sont persécutés physiquement. Les prêtres sont régulièrement mis en prison ou dans des camps de travaux forcés où il sont torturés. En avril dernier, cinq prêtres avaient été arrêtés par les autorités et un autre avait été retrouvé mort, suite à ce qui avait été officiellement déclaré comme un suicide.
14/05/2016
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En matière d'écologie, les fondamentaux de la pensée bouddhiste, portée par le Dalaï-lama, sont rejoints par les préoccupations contemporaines. Sofia Stril-Rever répond à Thierry Lyonnet.
Sofia Stril-Rever a déjà consacré deux ouvrages au Dalaï-lama. Nourrie de son enseignement, l'écrivain, spécialiste de l'Inde, partage son message de paix et de bienveillance. En 2016, elle publie un troisième livre pour porter le point de vue du guide spirituel sur l'écologie. Si en effet le Dalaï-lama est connu pour sa défense des valeurs humaines, on sait mois que dès 1973 il a alerté sur les problèmes écologiques. Et en 1989, son discours de réception du prix Nobel de la paix mentionnait la nécessaire préoccupation environnementale.
"La prise de conscience des interdépendances appelle logiquement la prise de responsabilités." Sofia Stril-Rever
Interdépendance et unité de la famille humaine. La catastrophe écologique dont on parle beaucoup aujourd'hui est venue progressivement à nous et elle continuer d'avancer "de seconde en seconde", explique Sofia Stril-Rever. Dans cette simultanéité entre avancée de la crise et poursuite de nos actions qui l'amplifient, la pensée bouddhique avance aussi une interdépendance des gestes de chacun. Pour le Dalaï-lama, on ne peut plus désormais agir de manière individualiste. Le guide spirituel rappelle que chacun est responsable de la vie sur terre. Il invite donc à raisonner avec une conscience planétaire, c'est-à-dire à comprendre que chaque geste compte, que chaque pensée a un impact sur l'ensemble de la planète. Les fondamentaux du bouddhisme sont rejoints pas les préoccupations contemporaines.
"L'espoir c'est notre refuge d'humanité." Lorsque l'on observe cette crise écologique il y a de quoi perdre espoir. Justement, ce que Sofia Stril-Rever a compris auprès du Dalaï-lama, qu'elle côtoie depuis 1992, ce que cet homme exilé depuis 1959 lui a enseigné, c'est que "si nous voulons continuer à être humains dans un monde où il est trop souvent humain d'être inhumain, on ne peut qu'espérer et croire dans le meilleur de l'être humain parce que le meilleur existe".
2/05/2016
Les affaires de Panama et la crédibilité du régime
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Le régime chinois pose un problème d’information et de transparence, à un degré qui n’est sans doute dépassé qu’en Corée du Nord. Personne ne doit prendre pour argent comptant les chiffres officiels de la croissance puisque le premier ministre lui-même en préfère d’autres, comme l’ont candidement révélé naguère les documents d’Edward Snowden.
La lutte contre la corruption vise-t-elle à assainir la vie publique ou sert-elle de prétexte à écarter des adversaires bien choisis ? Des données simples et se résumant à un chiffre comme le nombre des exécutions annuelles (combien de milliers ?) ou les effectifs des prisons et des camps de travail (combien de millions ?) restent des secrets d’État. On aimerait les connaître, puisqu’ils sont forcément, du fait de la démographie, les plus forts de la planète.
Il y a les faits que l’on cache et il y a les mensonges d’État. Non, on n’a jamais torturé dans les prisons mais bien des détenus en sortent pourtant en piteux état.
Oui, la Chine est un État de droit mais la police fait ce qu’elle veut dès qu’un individu dérange. Il n’y a pas de censure sauf, bien sûr, pour écarter des messages ou des émissions pornographiques - mais alors pourquoi tant de cybernautes se trouvent-ils derrière les barreaux ?
Les États-Unis fabulent évidemment quand ils parlent de l’espionnage informatique chinois : en effet, «il est strictement interdit». Quant aux îles artificielles construites en mer de Chine avec pistes pour avions militaires, elles permettront de porter secours aux pêcheurs pris dans les tempêtes !
La crédibilité du régime vient d’être à nouveau prise défaut avec les Panama Papers.
Certes la Chine n’est pas le seul pays visé mais les références morales dont elle se targue sont fortement mises à mal. Cette fois, c’est le droit d’user avec décence des qualificatifs «socialiste» ou «communiste» qui est en cause.
Le socialisme à «caractéristiques chinoises» et ses paradis fiscaux
On apprend donc qu’un tiers ou presque (29 %) des opérations de Mossack Fonseca, l’intermédiaire juridique à l’origine du scandale des Panama Papers, viennent de ses bureaux de Hongkong et de Chine continentale. Selon le Consortium d’enquêtes des journalistes, la plupart des sociétés off-shore sont
constituées dans les Îles Vierges mais enregistrées en Chine, à Taiwan, à Hongkong ou à Macao.
Au total, seize mille trois cents personnes morales et des bureaux de Mossack Fonseca dans huit villes. «Tous les secteurs de l’économie chinoise, du pétrole aux énergies vertes et des entreprises minières au commerce des armes», apparaissent dans les données du Consortium.
Selon le groupe de réflexion Global Financial Integrity de Washington, mille milliards de dollars ont quitté la Chine de 2002 à 2011. La Chine serait le plus gros
exportateur mondial de capital illégal, devant la Russie et le Mexique.
Ces révélations touchent les sphères dirigeantes : au moins huit membres permanents du Bureau politique - actuels ou anciens - ont eu recours ou ont recours à des sociétés off-shore. Dont la belle-fille de Liu Yunshan et le gendre du vice premier ministre Zhang Gaoli, l’un et l’autre membre du Bureau permanent du Parti.
S’y ajoutent le frère de l’ancien vice-président Zeng Qinghong et la petite fille d’un membre permanent du bureau politique jusqu’à 2012, Jia Qinglin.
Le chef de l’État et du Parti lui-même est atteint en la personne de son beau-frère Deng Jiagui, acquéreur en 2009 de deux sociétés dans les Îles Vierges et qui en possédait une dès 2004. Une serait dissoute, les deux autres en sommeil depuis la prise de fonction de Xi Jinping à la tête du Parti et de l’État.
L’affaire était évidemment embarrassante et il fallait d’urgence en taire le détail. La presse évoque à peine le dossier ; elle note que peu de révélations touchent
le personnel politique américain et que «les dirigeants non occidentaux, comme Poutine, ont droit à un vrai tapage» (GlobalTimes du 5 avril, qui cite Poutine comme
«dirigeant non occidental», pour éviter de nommer un dirigeant chinois).
Les journaux ont reçu l’ordre de ne pas parler de l’affaire, ou de se conformer à ce qu’en distille la presse centrale. En outre, d’une manière assez cocasse, les autorités judiciaires et les ministres de la Sécurité publique et des finances ont tenté un contre-feu pour donner le change : ils ont pris le 8 avril des mesures pour «protéger les lanceurs d’alerte», en l’occurrence ceux qui prennent l’initiative de dénoncer les personnages en place coupables de corruption.
Les mesures détaillées organisaient l’anonymat des dénonciateurs, la mise en place de postes d’appel, l’emploi des mots de passe notamment ; de fortes primes sont prévues en récompense. Il va de soi que ne sont protégés que les lanceurs d’alertes légitimes, et non pas les nombreux démocrates qui demandent depuis des années la publication des fortunes personnelles et qui se trouvent parfois en prison aujourd’hui pour avoir insinué qu’il y avait de la corruption dans les sphères dirigeantes. Simultanément, le pouvoir lance une deuxième campagne de chasse aux exportateurs d’argent illicite et aux détenteurs de paradis fiscaux, campagne à laquelle serait associée l’administration américaine : on va donc trouver de nouveaux coupables et ils ne figureront pas parmi les dirigeants actuels. Mais l’opération de camouflage est risquée et des messages interdits circuleront peut-être sur l’internet.
« Un corbeau recouvert de craie ne reste pas blanc bien longtemps » , dit l’impertinente sagesse populaire.
À Hongkong, la situation est plus que pénible pour le South China Morning Post : il passe formellement sous contrôle de Jack Ma, possesseur du puissant groupe Alibaba, le 5 avril au moment même où explose l’affaire des Panama Papers qui met en cause l’appareil dirigeant du même régime. Après avoir assuré de son attachement à la liberté de la presse, il se ridiculiserait en gardant le même silence que la presse de Beijing. Mais les professionnels savent faire : si la vérité doit se promener toute nue, on peut toujours habiller les mensonges.
Le quotidien de Hongkong a une phrase évasive sur des membres de la famille de Xi Jinping.et autres hauts fonctionnaires chinois» et renvoie sans insister à une enquête sur le sujet remontant à 2014. Il lâche quelques noms :
les enfants de Wen Jiabao, le précédent premier ministre, la fille de Li Peng, premier ministre responsable au premier chef de la boucherie de Tiananmen (1989). « Quand les loups s’approchent de trop près de la troïka, il est bon que quelqu’un en tombe », disent les Russes. Ainsi les dirigeants actuels seront épargnés.
Amoralisme financier
Ces révélations sont d’autant plus gênantes pour la Chine que, selon la tradition, le chef politique se doit d’être aussi un chef moral, voire si possible, un poète et un calligraphe. Or les seules excuses invoquées par les victimes de ces révélations, c’est qu’elles n’ont rien fait d’illégal. Mais le question n’est pas du respect ou du non respect de la loi : le socialisme n’est pas une affaire de code fiscal, il s’est toujours référé à la morale, à la justice, à l’intérêt du plus grand nombre.
En l’occurrence, placer ses fonds dans des territoires inaccessibles à l’impôt revient à alléger la pression fiscale sur les riches au point qu’elle est moindre que celle que supporte le petit peuple. Si la loi le permet, en conclura l’homme de la rue, c’est qu’elle est faite par et pour les riches. « Faites come je dis, pas comme je fais ».
L’autorité des dirigeants risque fort d’être ébranlée avec des conséquences imprévisibles. Comme le persifle un méchant dicton : « Quand le perroquet a perdu ses plumes, il est moins beau qu’un poulet ».
S’y ajoute une suspicion : si les puissants expédient leurs fonds vers des structures fantômes, c’est qu’ils n’ont guère confiance dans l’avenir du pays et, si l’avenir est morose, ce sera au petit peuple, une fois de plus, d’en supporter les souffrances dans le cadre national. Il existe enfin un troisième interrogation : si l’on souhaite cacher son argent, ne serait-ce pas qu’il s’agit d’un bien mal acquis et dont on veut dissimuler les sources ?
Sur tous ces points, le régime est en difficulté, et pas seulement les dirigeants de mauvaise réputation mais ceux encore que le clan des démocrates voyaient d’un bon oeil comme l’entourage de Zhao Ziyang ou de Hu Yaobang, supposés proches du peuple.
Le malaise du pouvoir apparaît en d’autres occasions. Est-ce un hasard si, comme le rapporte l’agence Reuters le 20 avril, la Chine a décidé de suspendre les activités du groupe thématique de lutte contre la corruption constitué au sein du Groupe des vingt (G 20), et ce, dès qu’elle en a pris la présidence, ce mois de janvier ?
Le groupe Business 20 se compose d’entreprises et de groupements de la société civile et son objectif est de lutter pour la transparence financière, en particulier au sujet des sociétés off-shore, coquilles vides installées dans les paradis fiscaux. En janvier 2016, la partie chinoise, regroupée dans le Conseil chinois pour la promotion du commerce international (C.C.P.I.T.) et qui devait en prendre la tête, a tout simplement refusé de participer à ses travaux, sans fournir d’explications.
Elle propose, étant donné l’extrême importance que la Chine attache à la lutte contre la corruption, assure la porteparole des Affaires étrangères interrogée à ce sujet, d’organiser plus tard à Beijing un forum sur ce thème. D’autres pays membres du B 20 comptent sur la présidence suivante, celle de l’Allemagne, pour amener le groupe à reprendre ses travaux.
A HongKong, prise en main des quotidiens
Beijing s’efforce ainsi d’amener le monde extérieur à se conformer à ses désirs. Il étend son espace maritime et renforce son armée depuis des années. Mais le fait nouveau, depuis quelques semestres, c’est sa volonté de prendre place dans le domaine de l’information (publications et librairies). Ce qui s’est passé ce mois-ci à Hongkong mérite attention.
Pendant des décennies, et même plus d’un demi-siècle, la presse de Hongkong demeurée libre a permis d’y voir un peu plus clair sur les réalités du régime central. Un de ses fleurons était le South China Morning Post ; il vient d’être
racheté (5 avril) par le groupe Alibaba de Jack Ma – acquéreur le mois dernier du Château de Sours en Gironde avec les vignes qui l’entourent dans l’Entre-Deux-Mers. Soit dit en passant, la régularité de sa prise de contrôle du groupe
Alipay (un équivalent de Paypal) dont Yahoo était actionnaire, a été fortement mise en doute en novembre dernier dans la presse même qu’il possède aujourd’hui.
L’ancien directeur du groupe S.C.M.P. Robin Hu, en place depuis 2012,
n’est plus responsable que des médias ; l’ensemble prend le nom d’Armada Holding avec pour principal domaine l’investissement dans l’immobilier. L’accès au journal est désormais gratuit en ligne mais on est maintenant certain que l’information fournie sera celle qu’aura autorisée le gouvernement central, en sauvegardant un zeste de liberté langagière pour donner le change.
L’alignement n’a pas tardé en cette période d’urgence après les révélations des Panama Papers. Il fallait semer l’embrouille et un rédacteur du quotidien s’en est chargé. Le papier de Yonden Lathoo le 7 avril s’étonne : tout le monde s’excite sur les révélations procurées par un journal allemand ; en fait il s’agit d’informations largement traitées par le South China Morning Post en 2014. Il y a bien quelques nouvelles informations «sur des personnes qui n’avaient pas été nommées auparavant» mais le journal les traite «au fur et à mesure de leur diffusion en même
temps que les autres nouvelles».
Bien entendu, les lecteurs du journal ne partagent pas cette satisfaction ; ils s’expriment sur les réseaux sociaux.
Certains vont jusqu’à dire que le S.C.M.P. «est fini» ; d’autres font mine d’enquêter sur les informations manquantes ; d’autres notent que pour donner le change, Beijing a choisi de dénoncer la corruption du général Guo Boxiong, ancien vice-président de la Commission militaire du parti, qui s’est approprié une fortune en distribuant des grades sous forme de billets de banque d’un poids total dépassant la tonne.
La prise en main du grand quotidien de langue anglaise et chinoise S.C.M.P. n’est pas un phénomène isolé. Le mois dernier, un rapport de l’Association des journalistes de Hongkong notait l’impression générale, dans le public
comme dans la profession, que la liberté de la presse déclinait face au gouvernement central et ce, pour la deuxième année consécutive. On vient d’en avoir un exemple tout récent : le 20 avril, le rédacteur en chef du quotidien de
langue chinoise Ming Pao et une partie de son équipe ont perdu leur poste sans préavis et avec effet immédiat.
Officiellement pour des raisons d’économie, - et il est vrai que la presse locale traverse une passe difficile. Mais leurs collègues journalistes voient dans ces licenciements soudains la volonté d’écarter une pensée libre. Le rédacteur
en chef Keung Kwok-yuen avait couvert avec beaucoup d’indépendance des événements déplaisants pour Beijing, comme la récente lutte contre l’instauration d’une éducation patriotique dans les établissements scolaires et il n’avait pas caché les placements des magnats de Hongkong dans les paradis fiscaux, tels que révélés récemment par les Panama papers.
L’inquiétude croissante sur l’indépendance de la presse de Hongkong s’est manifestée dans une affaire récente.
Pour diminuer ses coûts de fonctionnement, la B.B.C. britannique projette de transférer sur le territoire son service chinois, jusqu’alors installé en Grande-Bretagne. L’Association des journalistes de Hongkong a accueilli la nouvelle
avec réserves : bien qu’il soit souhaitable de collecter les informations là où les événements se déroulent, dit-elle en substance, les pressions que subit désormais la presse sont telles que le travail éditorial des journalistes de la B.B.C. risque d’y perdre son objectivité et son indépendance.
Avidités, complaisances et servilités
Dans la volonté d’expansion de sa sphère d’influence, le régime peut compter sur des complaisances extérieures, et dans de nombreux pays. Pour prendre place en Chine, la firme Yahoo a accepté dans la décennie précédente de communiquer aux autorités chinoises des informations personnelles et des courriels de dissidents. Ces derniers, qui faisaient pleinement confiance à une entreprise américaine pour respecter la confidentialité de leurs messages électroniques, se sont retrouvés en prison, pour plusieurs années parfois. Tout dernièrement, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, s’est livré à Beijing à maintes amabilités, y compris courir dans un pic de pollution comme s’il n’existait pas, dans l’espoir sans doute d’une levée d’interdiction de son réseau.
Du côté français, il y a beaucoup à dire. L’administration se flatte ces derniers jours du marché mirobolant de sous-marins vendus à l’Australie dans les derniers jours d’avril ; la télévision nous explique, cartes à l’appui, qu’il s’agit d’aider ce pays à contenir la poussée chinoise en Mer de Chine ou dans l’Océan indien.
Mais on reste muet devant les informations du SIPRI1 en date du 22 février, selon lesquelles la France fut le deuxième fournisseur d’armes de la Chine dans la période 2011-2015, en violation évidente de l’embargo décidé après le massacre de 1989 survenu en plein centre de Beijing. Il est efficace de vendre des deux côtés : les fournitures à l’un justifient les achats de l’autre, chacun cherchant à rétablir l’équilibre.
Devant toutes ces complaisances, on peut noter avec quelque satisfaction des réactions de l’Union européenne, naguère bien timide. En début d’année, elle avait protesté contre les enlèvements de libraires à Hongkong. Ce mois-ci, la prise en main amorcée de la presse du territoire, l’encadrement de sa vie politique par les gens mis en place par le pouvoir central, la pression continue sur les forces hostiles à Beijing ajoutés aux enlèvements de libraires ont amené la Commission européenne à exprimer clairement dans son rapport du 25 avril ses inquiétudes et
même sa désapprobation devant cette violation flagrante du principe «Un État, deux systèmes».
Celui-ci, dans sa conception initiale, devait accorder au territoire une large autonomie, le respect des libertés fondamentales et le suffrage universel. La réponse chinoise n’a pas tardé : le 26 avril, le ministère des Affaires étrangères demandait à l’Union européenne de ne pas « formuler d’accusations irresponsables » et de ne pas s’immiscer dans les affaires de Hongkong. En d’autres termes, « mêlez-vous de vos oignons ! ».
D’ailleurs, ajoutait le porte-parole du ministère, les droits et la liberté des habitants de Hongkong sont pleinement assurés depuis la rétrocession de 1997. Fermez le ban !
Groupe de travail Chine Ligue française des droits de l’homme
Bulletin N° 106 - avril 2016
26/04/2016
Les pratiquants de Falun Gong ont commémoré le 25 avril 1999 en manifestant devant l'ambassade chinoise
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De G à Dr. : Alain Tong, président de l'Association Falun Dafa France, Raphaël Chenuil-Hazan, président de l'association Ensemble Contre la Peine de Mort, et Marie-Françoise Lamperti, présidente de l’association Agir pour les Droits de l’homme (ADH), lors de la manifestation devant l'ambassade chinoise.
PARIS- Ce 25 Avril, plusieurs dizaine de pratiquants de Falun Gong se sont rassemblés devant l’ambassade chinoise, à Paris. Leur but : rappeler le 25 avril 1999, ce jour où 10 000 pratiquants se sont retrouvés devant le siège du gouvernement communiste, à Zhongnanhai. Cette manifestation silencieuse avait pour but de demander au gouvernement de relâcher des pratiquants emprisonnés de façon arbitraire.
Il n’y avait plus eu une telle manifestation en Chine avant Tian An Men en 1989, soit dix ans plus tôt. Pour autant, contrairement aux étudiants réclamant la démocratie, les pratiquants de Falun Gong n’avaient aucun but politique.
Le Falun Gong est une discipline traditionnelle de Qi Gong, basée sur des exercices, une méditation, et un enseignement basé sur les principes « Authenticité, Compassion, Tolérance ». Présenté au public en 1992 par Li Hongzhi, cette discipline s’est rapidement répandue en Chine au point d’être pratiquée par 80 millions de chinois en 1996 –selon des statistiques du gouvernement.
« Des pratiquants de Falun Gong avait arbitrairement arrêtés par la police dans la ville de Tianjin, après avoir fait appel au rédacteur chef d’un magazine politique qui a diffamé le Falun Gong. Les policiers ont dit aux pratiquants de Falun Gong qu’ils ne seraient pas relâchés à moins que l’ordre viennent d’en haut », indique Alain Tong, président de l’Association Falun Dafa France.
En Chine, la liberté de croyance est inscrite dans la Constitution (art.36), et en 1982, Hu Yaobang, le Secrétaire général d’alors, avait émis la directive du « Triple non » stipulant que le gouvernement ne chercherait pas à intervenir dans la diffusion des pratiques de Qi Gong. Cela n’a pas empêché les policiers de renforcer leur surveillance sur les sites de pratiques, et de créer des incidents comme l’arrestation arbitraire de pratiquants.
Tournant historique
De l’avis des pratiquants présent le 25 avril 1999 place Zhongnanhai, la manifestation s’était très bien passée. « M.Zhu Rong Ji, Premier ministre de l’époque, a dit aux personnes rassemblées qu’il connaissait le Falun Gong et ses « bienfaits pour la santé », le soir même, les pratiquants étaient relâchés », continue Alain Tong, ajoutant que les pratiquants avaient fait attention à ne pas gêner la circulation en se disposant sur le trottoir, et ont même nettoyé la place qu’ils occupaient avant de partir. Pourtant, Jiang Zemin, Secrétaire général de l’époque, a été furieux en apprenant la nouvelle.
Le 25 avril est donc perçu comme un tournant : quelques semaines plus tard, sur ordre de Jiang Zemin, le Parti Communiste lançait une campagne de diffamation et de persécution à l’encontre de des 80 millions de chinois, impactant profondément la société chinoise. Des centaines de milliers de pratiquants furent arrêtés puis enfermés, de nombreux cas de torture ont été rapportés.
Une persécution « absurde », selon Alain Tong, qui pointe la responsabilité de l’ancien Secrétaire général. Celui-ci a en effet édicté des règles très claires à l’encontre des fonctionnaires : « chaque pratiquant assassiné serait compté comme un suicide », ou« diffamez-les complètement, ruinez-les financièrement et détruisez le Falun Gong en trois mois ».
« Devenir meilleur dans sa vie »
Christophe pratique le Falun Gong depuis 7 ans maintenant. Il s’est joint aux pratiquants manifestant devant l’ambassade chinoise pour « se rappeler », et « demander l’arrêt de la persécution ». Quand on lui demande pourquoi pratiquer le Falun Gong, Christophe répond : « J’ai toujours trouvé positif, ce côté de la cultivation et de la pratique, le fait de pouvoir s’améliorer en suivant les principes d’ « Authenticité, bienveillance, tolérance » ». Avoir cette pratique qui permet à quelqu’un de devenir meilleur dans sa vie, je trouve cela extraordinaire »,continue t-il.
Le fondateur de cette pratique, Li Hongzhi, a reçu de nombreuses récompenses et un chaleureux accueil dans divers endroits du monde, au moment où il transmettait le Falun Gong. Aujourd’hui cette méthode est pratiquée dans de nombreux pays à travers le monde, le livre contenant son enseignement a été traduit dans 40 langues.
Thomas, un passant, devait se rendre à l’ambassade chinoise pour un visa afin de travailler en Chine dans un studio d’animation. Attiré par la petite foule de pratiquants se pressant derrière les hauts parleurs, il fut surpris d’apprendre les faits de la persécution. « Je n’étais pas du tout au courant. Ce ne sont pas des questions qu’on se pose en France. C’est choquant ! Je ne comprends pas pourquoi on ne les laisse pas pratiquer », indique t-il.
Le jeune homme a écouté le discours et exprimé son soutien aux pratiquants effectuant la méditation derrière les hauts parleurs qui diffusaient une musique relaxante. « Rien qu’en les voyant, je trouve cela apaisant, transcendant », a t-il remarqué.
Des intervenants se sont exprimés pour donner leur soutien et rappeler les défis que traverse la Chine. Raphaël Chenuil-Hazan, président de l’ONG Ensemble Contre la Peine de Mort, a exhorté l’administration chinoise à « plus de transparence ». « Nous sommes prêts à dialoguer avec les autorités chinoises. Qu’elles viennent discuter de la situation, qu’elles nous apportent la preuve que l’État de Droit existe et qu’il est respecté ! Il faut en finir avec ces exactions contre ceux qui défendent les Droits de l’homme », a-t-il déclaré.
« Torturer en toute impunité »
Marie-Françoise Lamperti, présidente de l’ONG Agir pour les Droits de l’homme (ADH), a rappelé au micro qu’en Chine, « on continue à torturer en toute impunité ». « Or la Chine fait partie intégrante de la communauté internationale, elle siège au Conseil de sécurité de l’ONU », et l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme stipule que la liberté de pensée, de conscience et de religion est un droit ! » rappelle t-elle.
Depuis trois ans et le début de la campagne anti-corruption en Chine, Xi Jinping a arrêté de nombreux fonctionnaires. Tous faisaient partis de la faction dirigée par Jiang Zemin. Cette lutte de clans pour le contrôle de l’appareil politique arrive aujourd’hui à un stade où presque tous les partisans de l’ancien Secrétaire sont incarcérés.
En prison, de nombreux pratiquants de Falun Gong sont torturés par les autorités pénitentiaires, qui cherchent par ce moyen à leur faire renoncer à leur pratique. Ces exactions vont parfois jusqu’aux prélèvements forcés d’organes, qui en plus d’être un moyen d’exécution, alimente un trafic lucratif. De nombreuses enquêtes vérifient l’existence de cette pratique en Chine, qui est maintenue par la complicité des hôpitaux militaires et l’appareil policier.
Interrogée par Epoch Times, Marie-Françoise Lamperti s’étonne du manque de réaction de la communauté internationale. « C’est terrible de constater qu’il y a des gens qui nient cette réalité. En fait, lorsqu’ ils choisissent de nier, ils adoptent une position négationniste qui procède de la même pensée totalitaire que, lorsqu’après la Deuxième guerre mondiale, d’anciens nazis continuaient à nier la Shoah et les chambres à gaz », souligne-t-elle.
Pour sa part, Christophe, se dit « triste de voir des gens mis à mort pour leur croyance », mais est confiant en l’avenir. « En 1999, 80 millions de gens le pratiquaient. Aujourd’hui, il est toujours pratiqué en Chine…Rien ne peut arrêter le Falun Gong, rien ne peut arrêter une pratique qui est bénéfique à l’humanité ! », conclut-il.
Art. de David Vives - EpochTimes le 25 avril 2016
sur le site :
http://www.epochtimes.fr/12345-12345.html
21 avril 2016
Selon RSF : recul de la liberté d'information au Japon
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Reporters sans frontières attire l'attention du rapporteur spécial sur la liberté d'expression David Kaye sur le déclin de la liberté de la presse enregistré par le Japon depuis 2012 et l'accession au pouvoir du premier Ministre Shinzo Abe. Les récentes déclarations de l'administration Abe remettant en cause l'indépendance des médias, les bouleversements éditoriaux observés au cours des derniers mois et l'autocensure en hausse au sein des principaux médias japonais mettent en péril le fonctionnement de la démocratie au Japon.
18/04/2016
Une histoire d’Humanité » : le CICR des années Sommaruga (1987-1999)
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Il y a deux ans, le 13ème épisode de la série "Une histoire d'Humanité" était consacré aux "Années Sommaruga (1987 - 1999)", 12ème président du CICR.
Rwanda, Balkans, Tchétchénie, Sierra Leone, Liberia, Guerre du Golfe tels furent les principaux conflits auquel le CICR, sous la présidence de Cornelio Sommaruga, fut confronté. Dans cette inventaire tragique à noter deux évènements positifs : l'interdiction des mines antipersonnel (Traité d'Ottawa - 1997) et l'avènement de la Cour pénale internationale (Traité de Rome - 1998). Dans les deux cas, Cornelio Sommaruga y joua un rôle important.
22/02/2016
When I present lectures on
sociological theories, I often see in my students’ bored facial expressions indicating a total lack of interest in the subject. But, when I move the lecture to issues related to education, social
class, or global stratification, I can see a few faces turning into a full attention mode, but still not all the students are with me. However, there is one topic that will cause the entire class
to lay down their e-devices and start to listen to every word: that is the topic of LOVE. Love strikes me as a neglected force that, once released, could bring about international stability and
boost economic development.
Love emerges in
my lectures for its role in interpersonal relations in socialization and development. I begin my lecture with a discussion about the role of family in social development and then move towards marriage and, more broadly, love. The
topic family frequently triggers strong emotional reactions among students. As classroom discussions reveal many have experienced some family difficulty or problems. And then comes the topic of
love: each time when I talk about love, I can see melting facial expressions in each of my students. The purpose of the lecture is not only focused on romantic teenage love based on hormones and
erotic attraction. In the Bible, in the Gospel of John, Chapter 15:13 “The Greatest Social Worker Ever” says, “Greater love has no one than this – that someone lay down his life for his
friends.” I always substantiate this quote with a compelling story about the Polish FranciscanMaximilian
Kolbe who
volunteered to die by starvation in place of a stranger in the Nazis’ death camp of Auschwitz. Pope John Paul II declared him "The Patron Saint of Our Difficult Century." All of sudden, gender, complexion or
ethnicity no longer matter. Neither does religion, age or sexual orientation. When I see students’ reaction to my lecture on love in everyday life, I get chills down my spine and goose bumps all
over my body.
Watching the
reactions of my students, I have become deeply convinced that love is not only a universal force for good, but one that also brings to the human heart hope and peace for a
better tomorrow. When humans are in love, they can selflessly endure more- since love, like ray of hope, stimulates them to persevere. Hopefulness too, encourages us to explore, build,
innovate and thrive, but it all starts with love.
Recently, while
surfing the Internet I came across a very interesting blog with very uplifting excerpts from one of Albert Einstein's letters to his first
daughter,
Lieserl, on love as a universal force. My initial reaction was enthusiastic. Finally, (I thought) I won’t be alone anymore when talking about love to my students, but on second thought I knew
that I needed to thoroughly verify the authenticity of this letter, as the value of the content was priceless. Here are some excerpts:
"… When I proposed the theory
of relativity, very few understood me, and what I will reveal now to transmit to mankind will also collide with the misunderstanding and prejudice in the
world.
I ask you to guard the letters as long as necessary,
years, decades, until society is advanced enough to accept what I will explain below.
There is an extremely powerful force that, so far, science has not found a formal explanation to. It is a force that
includes and governs all others, and is even behind any phenomenon operating in the universe and has not yet been identified by us.
This universal force is LOVE.
When scientists looked for a unified theory of the universe they forgot the most powerful unseen
force.
Love is Light that enlightens those who give and
receive it.
Love is gravity, because it makes some people
feel attracted to others.
Love is power, because it multiplies the best we have, and allows humanity not to be extinguished in their blind selfishness. Love unfolds and
reveals.
For love we live and
die.
Love is God and God is
Love.
This force explains everything and gives meaning to
life. This is the variable that we have ignored for too long, maybe because we are afraid of love because it is the only energy in the universe that man has not learned to drive at
will.
To give visibility to love, I made a simple
substitution in my most famous equation.
If instead of E = mc2, we accept that the energy to heal the world can be obtained through love multiplied by the speed of light squared, we arrive at the conclusion that
love is the most powerful force there is, because it has no limits.
After the failure of humanity in the use and control of the other forces of the universe that have turned against us, it is urgent that we nourish ourselves with another
kind of energy…
If we want our species to survive, if we are
to find meaning in life, if we want to save the world and every sentient being that inhabits it, love is the one and only answer.
Perhaps we are not yet ready to make a bomb of love, a device powerful enough to entirely destroy the hate,
selfishness and greed that devastate the planet.
However, each individual carries within them a small but powerful generator of love whose energy is waiting to be released.
When we learn to give and receive this universal energy, dear Lieserl, we will have
affirmed that love conquers all, is able to transcend everything and anything, because love is the quintessence of life.
I deeply regret not having been able to express what is in my heart, which has quietly beaten for you all my life.
Maybe it’s too late to apologize, but as time is relative, I need to tell you that I love you and thanks to you I have reached the ultimate answer! …"
Unfortunately,
after digging deeper on the Internet my “googling” results revealed that the physicist did not write the
letter, but
an anonymous person did who still remains unknown. Before launching a full-fledged investigation, I read several on-line comments strongly indicating that humankind desperately pursues signs of
affirmation related to love. Einstein's letter was skillfully and thoughtfully drafted to serve the purpose for all who crave this powerful virtue. I must admit, I found the fact that Einstein
was not the author to be very disappointing. Unquestionably, my classroom arguments on love would come across more convincingly. Nevertheless, I have found one consolation providing evidence that
I was not alone in my examination of Einstein’s alleged ‘love’ letter. In fact, many people sought to dig up the truth about Einstein's letter on ‘love’ as universal
force.
One expert put
the speculation to rest. Diana Kormos-Buchwald, a professor of physics and the history of science at the California Institute of Technology and a director and editor of the
Einstein Papers Project authoritatively stated: "This document is not by Einstein. The family letters donated to the Hebrew University -
referred to in this rumor - were not given by Lieserl. They were given by Margot Einstein, who was Albert Einstein's stepdaughter. Many of those letters were published in Volume 10 of The
Collected Papers of Albert Einstein in 2006 and in subsequent volumes, in chronological order." But later she added: “What I hope people take away is that Einstein was never the isolated scientist in the
attic with a pen and paper, that image that seems to persist. He had a huge network of friends, colleagues and collaborators. What I’m impressed with most is how hard working he is. Inspiration
is a very small component. He works very hard all day and every day.” In a TIME Magazine
article we
learn more about Einstein’s lost first child, Lieserl. The truth is unclear if not tragic, but is it up to us, commoners, to judge Einstein’s life moreover his
genies?
Sadly, I still
wish Einstein or someone of his prominence had written this letter. We all need heartwarming gestures and stories, especially younger generations, but not exclusively! The emptiness and
disillusionment reminds me of the day of Pope John Paul II's death on April 2, 2005, where the youth were not only grieving the departure of the Roman-Catholic Church leader, but also the passing
of an untainted and trustworthy shepherd. As humans we crave true and unconditional love and the opportunity to love someone in return. The Prophet Muhammad humbly conveys to his
followers: “None of you will believe until you love for your brother what you love for yourself.”According to Islam love is one of the greatest blessings Allah
has bestowed on humanity. Allah has created human nature in such a way that a person will take pleasure from loving and being loved, from friendship and from
intimacy.
Undoubtedly, the
disputed Einstein letter should have a thought provoking effect on many, including those whose passion and life’s calling is the eradication of poverty. Isn’t development about giving and
receiving? For those who work for global peace and social justice, love could have a soothing and contagious effect for oppressors and victims simultaneously. Mother Teresa once
noticed: “We can cure physical diseases with medicine, but the only cure for loneliness, despair, and hopelessness is love. There are many in the world who are dying for a piece of
bread, but there are many more dying for a little love.”
One might
wonder, where my fascination with this fabricated Einstein’s letter comes from. Call me naïve, but as someone who was born on April Fool’s Day, I have always been attracted to and intrigued by
such sensations, and feel obliged to give the benefit of the doubt before facing the final uncertainty.
By sharing this letter with friends, colleagues, students, and
loyal readers, I anticipate that we will be able to ignite a debate about love in the humdrum of daily life that is sometimes felt at the end of the honeymoon. I hope that we will learn how to
incubate the most formidable, but also most fragile of unseen universal forces that distinguish us from other inhabitants of Earth. I wonder what the stats of mainstream media coverage are on
Kardashian’s love life versus the coverage of the loving acts of ordinary people who struggle to keep their families together in developing countries. One of the greatest members of Einstein’s
social circle was philosopher, medical missionary, and Nobel Prize winner Albert Schweitzer who very firmly expressed his admiration for love by saying: “We all know how important love is, yet how
often is it really emoted or exhibited? What so many sick people in this world suffer from-loneliness, boredom and fear-can't be cured with a pill.”
But are we ready
and mature enough to accept the call for love as a universal force? Perhaps 2016 is the year that love should be applied as an existential balm for our aching if not bleeding world? Dr. Martin
Luther King Jr. said to those who opposed him “I love you. I would rather die than hate you.” He was also one of those fascinated with
thepower of love and stated that: “Love is the only creative, redemptive transforming power in the
universe.” In his last magnificent sermon: The Drum Major Instinct, which at the request of his widow, was played
at his funeral, he asked that it be mentioned in his eulogy: “… that Martin Luther King Jr. tried to give his life serving others. … that Martin Luther King Jr. tried to love
somebody.”
Le 22/02/2016
4 milliards de personnes manquent d'eau
Quatre milliards de personnes dans le monde, dont près de deux milliards en Chine et en Inde, connaissent des pénuries sévères d'eau au moins pendant un mois de l'année, selon un rapport alarmant publié dans la dernière édition de la revue américaine ScienceAdvance.
Environ 500 millions de personnes connaissent une rareté de l'eau tout au long de l'année, ont également déterminé ces experts, dont les estimations sont nettement plus sombres que celles avancées jusqu'alors, qui chiffraient les populations affectées entre 1,7 milliard et 3,1 milliards.
Les résultats de cette recherche pourraient être utiles pour les gouvernements et les entreprises pour développer des stratégies plus efficaces de gestion de l'eau, de manière à mieux satisfaire les besoins urgents en eau des populations.
Demande en augmentation
L'accroissement démographique, l'amélioration du niveau de vie, les changements dans la consommation et le développement de l'irrigation dans l'agriculture sont les principaux facteurs qui augmentent fortement la demande mondiale d'eau, expliquent les auteurs de ce rapport, Mesfin Mekonnen et Arjen Hoekstra, de l'université de Twente, aux Pays-Bas.
Prédire les pénuries d'eau demeure difficile alors que la demande et les disponibilités varient selon les régions et les saisons, ce qui entraîne des pénuries dans plusieurs parties du monde pendant des périodes spécifiques de l'année.
Différentes recherches avaient tenté précédemment d'évaluer les pénuries d'eau sur la planète mais seulement sur une base annuelle et n'ont pas pu de ce fait saisir les variations tout au long de l'année, ce qui explique leurs sous-estimations.
Sévères pénuries
Cette dernière étude a pu déterminer qu'outre l'Inde et la Chine, des populations importantes faisaient aussi face à de sévères pénuries d'eau, tout au moins pendant certaines parties de l'année, au Bangladesh, au Pakistan, au Nigeria, au Mexique et aux Etats-Unis (dans le sud-ouest, notamment en Californie, et dans le sud, notamment au Texas et en Floride).
Etablir des limites à la consommation d'eau dans les bassins fluviaux, accroître l'efficacité de son usage et une meilleure répartition des ressources d'eau fraîche seront déterminants pour réduire les menaces de pénurie pour la biodiversité et le bien-être humain, ont conclu les auteurs de cette recherche.
Besoins individuels
La demande en eau augmente partout sur le globe alors que les populations augmentent et que l'agriculture s'étend mais il y a suffisamment d'eau douce sur la planète pour satisfaire tous les besoins, soulignent-ils.
Le problème est qu'il n'y en a pas toujours suffisamment d'eau partout où il y en a besoin.
Les besoins individuels en eau pour la consommation humaine dans les habitations représentent de 1 à 4% du total, a estimé l'étude.
La définition d'une pénurie sévère adoptée par ces chercheurs est une situation où la demande en eau dans une région est deux fois plus grande que les disponibilités.
Sources AFP
14/02/2016
Guide pratique de sécurité des journalistes
Manuel pour reporters en zones à risques
En partenariat avec l’UNESCO, Reporters sans frontières met à disposition une nouvelle édition de ce guide pratique à destination des reporters en zones à risques. Publié pour la première fois en 1992, remis à jour à plusieurs reprises, ce guide a été traduit en anglais, espagnol et arabe et diffusé sur tous les continents. Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières.
http://fr.rsf.org/IMG/pdf/guide_journaliste_2015_rsf_fr_web.pdf
8/02/2016
Chine : Droits de l’homme
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Un régime arrogant, autoritaire et dominateur
Vus du côté français, les trois faits qui ont marqué le mois sont en apparence disjoints : la condamnation d’un avocat célèbre, la stratégie chinoise à la Conférence des Nations unies sur l’environnement, l’expulsion d’une journaliste, correspondante de l’Observateur.
Si nous les distinguons et réservons un encadré spécial pour les questions d’environnement, c’est que ces dernières ont pris une telle importance et en Chine et dans le monde qu’elles méritent un examen détaillé. Quant à l’expulsion d’Ursula Gauthier, par non-renouvellement de sa carte de presse, elle se fonde sur l’affirmation inepte que la journaliste soutient le terrorisme et sur l’effort balourd du régime chinois de faire passer les partisans d’une autonomie réelle du Xinjiang, inscrite dans la terminologie nationale elle-même, pour une branche d’un État islamique barbare et assassin. Nous avons parlé de ce maladroit tour de passe-passe dans le bulletin de novembre mais il reste un problème, grave d’ailleurs et traité à part : celui de la réaction du gouvernement français, afigeante par sa complaisance.
À travers ces trois points s’exprime la volonté de Beijing de montrer sa force, en maîtrisant sa justice, en faisant pression sur les médias étrangers, en s’insérant
dans des négociations internationales pour tenter d’en
orienter le cours.
La condamnation de l’avocat Pu Zhiqiang
Défenseur courageux des militants des droits civiques, des ignorés comme des plus célèbres, adversaire obstiné du l’emprisonnement administratif c’est-à-dire du système de «rééducation par le travail», Pu Zhiqiang était détenu sans jugement depuis dix-neuf mois, en contradiction de la loi de procédure pénale. Il lui était reproché «d’inciter à la haine ethnique», «de susciter des querelles et d’instiguer des troubles» par ses commentaires sur l’internet. «Haine ethnique» ?
C’est que, comme Mme Gauthier, il s’interrogeait sur la politique de répression au Xinjiang et sur l’image qu’en veut donner le pouvoir, ainsi que sur la confrontation
avec le Japon à propos d’un archipel de la mer orientale.
Le tribunal lui a reproché le succès de ses écrits sur l’internet, réexpédiés 2.500 fois et commentés 1.300 fois. C’était beaucoup trop, ces messages dérangeaient
et troublaient l’ordre social ; c’est pourquoi l’avocat a été condamné à trois ans de prison avec privation des droits d’exercice de la profession.
Que le verdict d’incarcération ait été accompagné de sursis n’en fait pas
une décision clémente : Pu Zhiqiang a passé dix-neuf mois en prison pour rien, ou plutôt pour avoir exercé ses droits de citoyen. Il est sorti de détention malade et mal soigné. Il est astreint au silence pendant toute la durée du sursis. De toutes façons,
il fallait le condamner car, lorsque le pouvoir voit sa légitimité critiquée ou contestée, il n’admet jamais de non-lieu.
L’ouverture du procès de Pu Zhiqiang suit de peu la publication des observations du Comité des Nations unies contre la torture. Le Comité relève la détention
prolongée avant jugement, les incriminations pour des chefs d’accusation aux termes vagues et la répression menée contre les avocats. Toutes ces observations
s’appliquent au cas de Pu Zhiqiang.
On peut certes trouver quelques progrès dans le fonctionnement de la justice chinoise. Par exemple la diminution des crimes punis de peine de mort,
l’augmentation apparente des mises en liberté sur parole (mais nous ne disposons d’aucune information chiffrée en ce domaine), l’enregistrement vidéo des interrogatoires pour diminuer la pratique de la torture destinée à obtenir des aveux. On ne saurait se contenter de ces premiers pas vers l’organisation d’une justice équitable. D’autant que subsistent les maux auxquels ils sont censés remédier : les tortures et violences pratiquées sur les détenus, les condamnations à mort prononcées à tort, l’absence de soins médicaux adéquats.
Sans parler de tout ce qui est supposé inexistant mais pourtant bien réel : l’emprisonnement administratif hors contrôle judiciaire, les prisons clandestines, les enlèvements sans informer les familles,les intimidations à l’encontre des avocats, le refus de leur communiquer les dossiers, voire leur mise en détention à la veille d’un procès ou l’organisation d’attaques par des bandes de voyous. Ou plus inique et primitif encore, les mesures de répression diversifiées qui frappent les membres de la famille, du seul fait du lien de parenté, alors que rien ne peut être retenu à leur encontre.
L’ambassade des États-Unis s’est élevée contre le sort infliigé à Pu Zhiqiang et, dans un communiqué, a fermement demandé sa libération. L’Union européenne a fait de même (voir plus loin l’encadré) et il faut se réjouir de la fermeté
de ses propos. Mais les autres pays – dont la France - n’ont rien dit. Ou s’ils ont parlé, c’était à voix si basse que personne n’a rien entendu.
Le chef de l’État, chef du parti, président de la Commission milliaire du P.C.C. et d’une dizaine de groupes de travail qui fonctionnent hors-sol, sans contrôle de l’appareil d’État, poursuit de mois en mois sa politique de centralisation
autoritaire. Le 30 novembre, le Quotidien du peuple annonce une réorganisation de l’armée, dont le système actuel serait dépassé, trop replié sur lui-même et porterait atteinte à la suprématie absolue du parti sur l’appareil militaire.
Il s’agit donc de réduire l’autorité des quatre «quartiers généraux» : l’État-major général, le département de Politique générale, celui de la Logistique et celui des Armements. Les trois derniers seraient en pratique dissous et transférés
dans la mouvance du ministère de la Défense.
La conquête des médias de Hongkong
L’achat du South China Morning Post par le millionnaire Jack Ma, propriétaire du groupe Alibaba, mérite une attention particulière. En raison tout d’abord de son importance pour l’ancienne colonie britannique, qui disposait depuis plus d’un siècle d’un quotidien de réputation internationale et relativement indépendant. Le transfert de propriété s’est traduit tout de suite par une plus grande place accordée aux discours du chef de l’État chinois, même lorsque ces discours sont sans grande importance, et par un large exposé des mesures décidées à Beijing, même si
elles ne concernent pas les Hongkongais.
On ne saurait oublier aussi qu’Alibaba, le champion du commerce électronique, a été vivement critiqué récemment pour les nombreuses contrefaçons présentées dans ses catalogues, ce qui est de mauvaise augure pour un groupe de presse. Enfn, l’ascension fnancière de Jack Ma comporte des zones d’ombre qui contribuent à jeter la suspicion sur les intentions et les façons de faire de son groupe. Bref, il y a grand lieu de s’interroger sur la liberté de la presse que le régime est prêt à accorder à Hongkong. En 2013, un journaliste du S.C.M.P. avait dû quitter le quotidien après
avoir rapporté des propos de Jack Ma soutenant la répression du mouvement démocratique de 1989. L’intéressé avait nié la tenue de ces propos.
L’expansion du groupe Alibaba mérite attention du côté français. Un accord de trois ans, signé le 16 mai 2014 par le ministre des Affaires étrangères, permet aux produits français une meilleure visibilité sur les plateformes marchandes
du groupe, en particulier pour les marques françaises de réputation internationale. En octobre dernier, Alibaba annonçait l’ouverture prochaine d’un bureau en France, ainsi qu’en Allemagne et en Italie, dans le dessein sans doute
de concurrencer le géant de l’e-commerce Amazon.
L’achat du South China Morning Post n’est qu’une étape après bien d’autres. Le Bureau de liaison chinois de Hongkong a pris en avril le contrôle du groupe Sino United Publishing qui possède les trois plus grandes chaînes
de librairies du territoire : Joint Publishing, Chung Hwa et Commercial Press. Il peut compter sur trois journaux de langue chinoise : Wen Wei Po, Ta Kung Pao et Hongkong Commercial Daily.
En outre, deux des quatre télévisions de Hongkong ont un actionnaire principal originaire de Chine continentale. Plus de la moitié des propriétaires de
médias ont un siège à l’Assemblée nationale populaire ou à la Conférence consultative qui siègent à Beijing.
Cette politique ne se limite pas à la proximité immédiate, même si à distance, elle est plus difficile.
À Paris, la célèbre librairie du Phénix – distributrice de publications chinoises et asiatiques - est passée sous capitaux chinois. Parallèlement à cette politique d’achats, le régime cherche à améliorer l’image peu favorable qu’il
garde à l’étranger, en étendant son «pouvoir doux» par une sorte de diplomatie du sourire. Il s’efforce notamment de s’insérer dans les établissements d’enseignement étrangers par l’expansion des Instituts Confucius. Ceux-ci, outre
leur vocation culturelle – l’apprentissage des langues et l’initiation à la culture chinoise – ont aussi pour effet de familiariser ceux qui les fréquentent avec le mode de pensée du parti, son rejet des valeurs universelles, le refus de
toute interrogation sur les appartenances territoriales du Tibet, du Xinjiang, de Taiwan, des îles de la Mer de Chine etc. ou l’opposition à tout débat sur le Prix Nobel emprisonné Liu Xiaobo ou sur l’universitaire Ilham Tohti, détenu à vie.
Cette même volonté de surmonter les obstacles idéologiques et de se faire accepter comme tel s’est affirmée à la conférence sur l’Internet de Wuzhen (Zhejiang). Le chef du parti et les responsables des médias y sont venus expliquer le bien-fondé de la censure et du contrôle de la presse. La réunion s’est accompagnée d’un accord sino-
russe dont le détail reste inconnu mais dont on peut se faire une idée en observant la terminologie usée - au double sens du mot -, et notamment le concept de «champ de bataille dans le domaine de la pensée et de la culture», champ de bataille sur lequel il faudrait consolider les positions afin d’obtenir la pleine maîtrise de l’activité informatique.
Bulletin du Groupe de travail Chine
La Ligue des droits de l'homme
Décembre 2015
8/02/2016
Making Peace With Violence: Camus in Algeria
Sixty years ago today, Albert Camus gave the speech of his life. It was a speech, in fact, that nearly cost him his life, as well as one that failed in its goal of saving the lives of countless civilians, Arabs and French alike, caught in the vise of terrorism employed by both sides in Algeria’s war of independence. The reasoning behind the speech, as well as the reasons Camus gave it, cast important light on the “war on terror” now being fought in the West.
By early 1956, the war between Algeria’s nationalist movement, the National Liberation Front (the F.L.N.), and the French military had spiraled into mutual butcheries and bloodbaths — from the slaughter of the French colonist population (the “pied-noir”) of Philippeville, where more than 100 men, women and children were hacked to pieces by their Arab neighbors, to the policy of “collective responsibility,” the indiscriminate killing of Arab men, women and children by French soldiers and civilian militias. It was not just Algerians, but Algeria itself, that, in Camus’s words, was dying.
For this reason, on a Sunday afternoon, Jan. 22, shortly after 4 o’clock, a taut and nervous Camus stepped to the podium at the Cercle du Progrès, a Muslim-owned building in the center of Algiers. Born and raised in a working-class neighborhood of Algiers, Camus straddled two dramatically different worlds. There was, on the one hand, his visceral attachment to the people and places of French Algeria; on the other hand, he had an equally fierce commitment to the French republican ideals of liberty, equality and fraternity. First as a muckraking journalist, then as a novelist and essayist whose career would soon be crowned with the Nobel Prize in Literature, Camus fought for the extension of these ideals to the eight million Arabs and Berbers living under French rule. Unlike many fellow pieds-noirs, Camus was horrified by the brutal history of de jure and de facto discrimination against the Arabs and Berbers. Clinging to the hope that “French Algeria” could remain French while becoming fully democratic, Camus insisted that the pieds-noirs and Arabs were “condemned to live together.”
By 1956, however, Camus had come to fear they were instead condemned to kill one another. The prospect of unending bloodshed, fueled by acts of terrorism against the civilian populations, was a nearly unbearable burden. Algeria, he told a friend, was “wedged in my throat.” With equal doses of daring and desperation, in late 1955 Camus wrote a series of editorials in the magazine L’Express arguing for a civilian truce. A treaty between Paris and the F.L.N., Camus allowed, seemed impossible: The violent were carrying it away. But could not both sides at least agree to spare civilians? If not, he wrote: “Algeria will be populated solely by murderers and victims. Only the dead will be innocent.” Aware that it was all too easy to prod and push from distant Paris, Camus decided to speak publicly, at great personal risk, on this initiative in his native Algiers.
Algiers, in turn, was waiting: An audience of 1,500 men and women — French and Muslim, intellectuals and shopkeepers — had filled the hall and spilled into the staircases and adjoining rooms. The atmosphere was tense and febrile, especially as a menacing crowd of French colonists opposed to the meeting was massed outside the building. Camus told the audience that it was his duty, both as a French Algerian and a writer, “to make a simple appeal to your humanity.” Returning to an initiative he had first revealed in L’Express magazine, Camus proposed that the F.L.N. and French authorities agree to a “civilian truce.” Looking around the hall, Camus declared that he had not come to ask that his listeners “relinquish any of their conviction.” Regardless of the ideological, political and historical causes at stake, he continued, “no cause justifies the deaths of innocent people.” Camus insisted he had no illusions: resolving the “present situation” was beyond his means. Instead, he urged his listeners “to renounce what makes this situation unforgivable, namely, the slaughter of the innocent.”
Yet the slaughter of the innocent continued for another six years. Even as Camus spoke, the crowd outside, furious at his “betrayal” of French Algeria, screamed for his lynching. Refusing to leave the hall until he finished, Camus was then hustled to safety by his friends.
In the following days and weeks, Camus found that his speech had influenced neither side. He never again spoke publicly about Algeria — a silence sealed by his death in a car accident in 1960 — and terror remained the order of the day in his native country until the signing of the Evian peace accords between France and the F.L.N. in 1962.
Of what possible relevance could Camus’s speech have for us today? Not only had it failed in its immediate goal, but the character of terrorism then and now seem utterly different. To an important degree, the F.L.N.’s use of terror was tactical: Through their bombings and massacres, the movement sought to spur French repression and thus radicalize their fellow Arabs and Berbers. They also wanted to demoralize the pied-noir community, making clear that they had no future in Algeria. Once their objectives were achieved, the F.L.N. ended their campaign of terror against the French (though they continued to terrorize their own citizens). As for the French, their use of terrorism (and torture) also came to an end (though diehards of French Algeria tried repeatedly to assassinate Charles de Gaulle).
The Islamic State jihadists who murdered 130 civilians in Paris on Nov. 13, however, are not terror tacticians. Of course, acts of terrorism are a potent recruitment tool for the Islamic State. But for many of the young men and women, born in the disaffected and distant suburbs of Paris and Brussels, the opportunity to wreak terror does not have a great deal to do with either French airstrikes in Syria or the dreams of creating a caliphate stretching from the Middle East to the Balkans. Instead, it may well be an act of simple nihilism and, as such, an end in itself.
Camus knew, of course, that his moral imperative — to save innocent lives — had no more traction than does a delegation of Girl Scouts with nihilists. But the black-clad terrorists of the Islamic State were not his audience: We are. Camus recognized that violence was inextricably woven into the fabric of everyday life. Though a pacifist, he also knew violence was, at critical moments, essential if we were to hold onto our humanity. This was the case with Hitler’s Germany — its defeat required violence on a massive scale — and the reason for his engagement with the Resistance. (By the time of Paris’s liberation in 1944, Camus was the editor of the most influential clandestine journal, Combat, and the face not just of French existentialism but of the French Resistance as well.) Addressing in 1943 an imaginary German friend, who by embracing the Nazis has also embraced nihilism, Camus remarks that it is easy “to do violence when it is more natural to you than thinking.” It is a much greater effort, however, “to fight while despising war.”
With sobering clarity, Camus saw how easily we lose our own humanity at such moments. In his book-length essay “The Rebel,” in which he sought to establish a vital distinction between rebellion and revolution, he wrote that while killing others is at times inescapable, it must never become legitimate. The true rebel, while insisting on her humanity, never loses sight of the humanity of others. She resists not only her oppressors’ efforts to dehumanize her, but also her own reflex to dehumanize them in turn. Reaction, like revolution, comes easily. Both scorn limits, and instead embrace extremes. On the other hand, rebellion is, for Camus, “nothing but pure tension.” As he wrote in a L’Express editorial, it is natural that the oppressed, whether the French under the Nazis or the Algerian Arabs under the French, take up arms in the name of justice. But just as “one must never cease to demand justice for the oppressed, there are limits beyond which one cannot approve of the injustice committed in their name.”
For Camus, true rebellion entails great tension. It holds fast to the moral center, resisting those who seek to oppress oneself all the while resisting one’s own tendency to oppress in turn. While it is a nearly impossible balance to maintain, we must commit ourselves, not unlike Sisyphus does to his task, of always and already making it ours.
Though at first glance paradoxical, rebellion represents our best chance of holding onto our humanity. Political language on both sides of the Atlantic repeatedly dehumanizes not just our true opponents, but entire peoples who share the same religion. To describe the growing and desperate wave of Syrian refugees as “invaders” or “vermin,” or to refer to Muslims praying in the streets of Paris as “occupiers”; to speak glibly about carpet-bombing Islamic State-occupied cities or to bomb these areas until the sand glows at night; to declare all Muslim immigrants to our country as persona non grata or propose that we kill those related to Islamic State killers means that we have violated the limits of resistance against inhuman actions set out by Camus.
Camus would immediately recognize the Islamic State as an enemy as loathsome and nihilistic as Nazism, and one that we must combat with violence. But at the same time, he would warn us not to lose recognition of who we are and why we are fighting. At the end of “The Rebel,” he wrote that the rebel’s logic is “to serve justice so as not to add to the injustice of the human condition [and] to insist on plain language so as not to increase a world of lies.”
How absurd, on the one hand, to think it should be otherwise; how absurd, on the other, to think it could be other than how it now is. While this tension ultimately reduced Camus to silence, perhaps it can now spur those who seek to govern us to reflect on the true imperatives of justice and consider the real-life implications of the words they choose and use.
Sources : New York Times 22/01/2016
23/01/2018
PARIS / PEKIN
La question du Sénateur André Gattolin
après l’expulsion de la journaliste
Ursula Gauthier
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Notons bien que Monsieur André Gattolin en s’adressant à Monsieur Harlem Désir, porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, reprend les termes de la réponse en comparant cette situation actuelle à celle similaire de 2009, et pour laquelle le Gouvernement français avait menacé la réciprocité du renvoi de journalistes .
Quid en cette nouvelle affaire ?
Notons également cette remarque presque savoureuse , si la situation n’était pas dramatique : Monsieur le Ministre , » L’ usage des mots a un sens » en l’occurence…: » Vous regrettez » … » Vous ne condamnez pas « ..
André Gattoli rappelle encore, et encore, l’ attachement de la France à la liberté de la presse… mais, en ce cas précis, la réaction a été » si timide que les milieux journalistiques même les autres … s’en sont inquiétés. »
Du sempiternel discours sur les droits de l’homme aux actes publics le chemin est long et la diplomatie française cultive en ces temps de compromis avec la puissance chinoise une attitude quasi soumise… Mais que s’est-il discuté ou acté » en privé » ? Il serait indispensable que nous sachions …
L’actuel durcissement de la politique chinoise tant à l’égard des minorités ouighoures et tibétaines, qu’à celui tout récemment de la journaliste Ursula Gauthier qui a eu le courage de dénoncer une assimilation trop simpliste de la rébellion à l’oppression à des actes de terrorisme … ne permet plus de passer tout cela sous silence , » selon les termes d’André Gattolin, que France Tibet remercie de sa rapide réactivité ….
Rédaction France Tibet
23/01/2016
Taïwan :
Une nouvelle ère avec Tsai Ing-wen, première femme à remporter l’élection présidentielle à une large majorité
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Ce samedi 16 janvier 2016 devrait rester une date gravée dans le coeur des Taïwanais, en tout cas de la grande partie de la population qui tient par dessus tout au respect de toutes les libertés.
Saluons cette victoire du Peuple de Taïwan face à une intrusion progressive de Pékin dans ses libertés …
Tsai Ing-wen, ancienne juriste, réalisait une grande partie de ses études universitaires en pays anglophone et reste une admiratrice du caractère bien trempé de la "Dame de fer". Elle va
certainement, dans sa volonté de sortir Taïwan de sa dépendance « commerciale » avec Pékin, oeuvrer afin de satisfaire l’électorat qui
vient de la porter au pouvoir. « Je veux la paix avec la Chine, mais pas
la soumission aux ordres de Pékin », rapportait un électeur interviewé par RFI.
Sources
Article du 18/01/2016 de Aurélien Girard
Et
: www.tibet.fr
11/1/2016
Les descendants d'Abraham créent la fraternité du Barreau de Paris
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Ils sont quatre : un musulman, un juif, deux chrétiens. Ensemble, ils ont décidé de créer une association d’avocats qui se réclament de la descendance d’Abraham. D’une part pour renforcer l’esprit de fraternité qui doit unir les Français, de l’autre pour demander le respect des cultes dans l’opinion publique.
Entretien avec le fondateur de l’association, Chems-Eddine Hafiz, avocat au barreau de Paris, et vice-président du Conseil français du culte musulman. Chems-Eddine Hafiz, qui produit l’émission musulmane du dimanche matin sur France 2, est aussi l’auteur, entre autres, des essais Droit et religion musulmane et De quoi Zemmour est devenu le nom.
Il est écrit dans les statuts de la Fraternité du Barreau de Paris que son objet est de « défendre les intérêts et la dignité des citoyens et des cultes ». La mission définie pour ses membres « en leur qualité de descendance d’Abraham [est] de participer dans la vie civile à la lutte contre toute forme de stigmatisation ou de discrimination liées à la religion ». Pourquoi avoir créé cette association maintenant ?
Je suis depuis longtemps engagé pour la reconnaissance de la religion musulmane en France, mais c’est à la suite des événements tragiques du mois de janvier dernier que m’est venue l’idée de la Fraternité du barreau. Les attentats du 13 novembre ont accéléré le mouvement, et nous avons signé nos statuts six jours plus tard. Ces tueries m’ont meurtri doublement, d’abord en tant que citoyen français comme beaucoup de mes compatriotes, mais aussi parce qu’elles ont été commises au nom de ma religion.
Quel message souhaitez-vous transmettre ?
Un message d’union. Nous nous appuyons sur un socle commun qui est bien sûr l’histoire de l’humanité, mais que nous avons réduit à l’héritage des trois grandes religions monothéistes. C’est pourquoi symboliquement nous avons à la tête de notre association un musulman, un catholique et un juif.
Dans quel objectif cette union ?
Nous voulons faire tomber les murs de la haine et de l’ignorance. Nous espérons réunir autour de nous des avocats de toutes sensibilités pour défendre – car c’est notre métier – l’islam d’abord, puisque c’est lui qui est mise en cause aujourd’hui. Nous souhaitons œuvrer à une meilleure connaissance de la religion musulmane : elle n’est pas celle qui est en train de s’exprimer, qui donne la mort et noircit l’âme de l’humanité. Cette représentation m’est intolérable et je veux la changer.
Propos recueillis par Catherine Fuhg
11/1/2016
OMPI rapport 2015 sur la propriété intellectuelle dans le monde
World Intellectual Property Report 2015
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WIPO’s latest World Intellectual Property Report (WIPR) explores the role of IP at the nexus of innovation and economic growth, focusing on the impact of breakthrough innovations.
Extraordinary technological breakthroughs over the last 300 years have touched almost every aspect of human activity and transformed the world’s economies. The 2015 report shows how three historical breakthrough innovations – airplanes, antibiotics and semiconductors – fueled new business activity. It examines three current technologies with breakthrough potential: 3D printing, nanotechnology and robotics. And it considers the future outlook for innovation-driven growth.
UNITED NATIONS, N.Y.
Is it time for a woman at the helm of the United Nations?
In the expansive visitors’ lobby of the United Nations headquarters, a blue wall is dominated by portraits of the eight men who have served as the world body’s secretary-general, including the current chief, Ban Ki-moon.
Now several groups of diplomats, former UN officials, and friends of the institution are vigorously pushing to see that the ninth portrait on the wall is of a woman.
On the surface, the campaign to have a woman serve as the UN’s next secretary-general is as simple as it sounds: Backers say that after seven decades, it’s high time to give a woman a shot at running the global show.
But on a deeper level, the movement is about much more. It’s about fairness to the women who make up more than half the world’s population, advocates say. It’s about democratizing a world body that works in a top-down fashion, and it’s about opening up a system that too often – especially when it comes to picking a secretary-general – operates like a good ol’ boys club.
In other words, the effort to have a woman serve atop the UN is really about promoting and advancing the values and principles the institution purports to represent.
“Of course gender equity and recognition of the place of women in global affairs is a big part of this, but even more than that, I’d say this campaign comes out of a desire to see more transparency, openness, and inclusiveness” in the workings of the UN, says María Emma Mejía, Colombia’s ambassador to the UN and a founding force behind the “woman for secretary-general” movement.
She notes that a campaign she and a few colleagues started in the spring now has the support of 50 countries. “The idea is to take a very visible issue with increasing appeal and at the same time move forward on the revitalization and transformation” of the UN, she adds.
The transformation that the group seeks starts with the glaringly undemocratic and opaque process for selecting – don’t call it an election, critics of the current system say – the secretary-general.
A 1946 UN resolution calls for “a man of eminence and high attainment” to serve as the institution’s leader, and the UN charter stipulates that the Security Council shall nominate a candidate and the General Assembly shall vote on the Council’s nomination.
In reality what occurs is a closed-door horse-trading negotiation at which the five permanent members of the Security Council – the United States, Russia, China, France, and Britain – haggle and bargain over male candidates. Tradition has it that the secretary-general position should rotate among regional groups of countries. Mr. Ban is from South Korea, of the Asian group, and his predecessor, Kofi Annan, was from the African group.
In the 70 years of the UN’s existence, no woman has been seriously considered for the top job – although three women were briefly mentioned early on as potential candidates as the post was coming open in 1953, 1991, and 2006.
With Ban’s term due to wrap up at the end of next year, proponents of a woman secretary-general say they sense a shift in their favor.
Advocates are adamant that their idea is not about selecting a woman at all costs, but rather opening up the selection process to fairly considering the many well-qualified women who they say fit the eminent-and-accomplished qualifications for the job.
“This is not about lowering the bar, it’s just widening the circle,” says Gillian Sorensen, a former assistant to Mr. Annan who is now a senior adviser with the UN Foundation and a member of the Campaign to Elect a Woman UN Secretary-General.
Indeed Madeleine Albright, the former secretary of State and US ambassador to the UN, emphasizes in lending her support to the campaign that in her view, a woman will have to be “more qualified” because she would inevitably come under tougher scrutiny than a male candidate.
The Woman Secretary-General group, as the campaign is commonly known, maintains a list of what it says are qualified women candidates – a list nearing 40 names that includes serving and former foreign ministers, high-level UN directors, and other high-ranking officials.
“We’re not promoting any one candidate. The point of the list is to be a resource as the process [to choose Ban’s successor] proceeds and to drive home the point that in fact there are lots of women qualified for this job,” says Jean Krasno, a Yale professor and UN expert who chairs the Woman Secretary-General group. “We want to have a response ready when we hear the same excuse that there just aren’t qualified women candidates to consider.”
The list, which is accessible on the group’s website, includes Helen Clark, the former prime minister of New Zealand; the president of Chile, Michelle Bachelet; and Christine Lagarde, head of the International Monetary Fund. Also listed are UNESCO chief Irina Bokova and European Union commissioner Kristalina Ivanova Georgieva – both from the Eastern European group that, under the tradition of regional rotation, would be tapped next for a secretary-general.
Proponents of a woman secretary-general say their goal of implementing a more open and democratic selection process would mean getting proceedings going early next year, if Ban’s replacement is to be arrived at sometime around the General Assembly opening session in September. The proceedings would include hearings and possibly interviews with potential candidates.
That would differ sharply from the usual succession of closed Security Council sessions in the late summer and fall aimed at settling on the one (male) name to present to the General Assembly.
Advocates like Colombian Ambassador Mejía say they are confident that the pressure of at least 50 countries will lead to a more open process this time around.
Less certain is the prospect that a more transparent process will lead to a woman succeeding Ban.
Even some prominent women’s rights supporters caution that the most important thing for the world’s women is to have a strong advocate at the helm of the global institution – not so much the symbolic win of a woman secretary-general.
They also point out that countries with female leaders have not necessarily witnessed a sudden focus on issues of importance to women.
But backers of a woman at the UN’s helm say it just may be that the world today needs the feminine qualities that a woman could bring to the post.
“We’re in an era of conflicts of various types, and not only have those conflicts had a disproportionate impact on women and their families, but they have required women to be creative in dealing with those conflicts and difficulties,” says Mejía. “It’s that kind of creativity that we need leading the world to tackle this challenging moment.”
Sources The Christian Science Monitor du 10 /12/2015
La Responsabilité de protéger , du principe à l'action
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En septembre 2005, réunis au siège des Nations unies, les chefs d’État et de gouvernement du monde reprenaient dans leurs conclusions l’essentiel des propositions sur la « responsabilité de protéger » élaborées par la Commission internationale sur l’intervention et la souveraineté des États (CIISE). Ainsi, après avoir affirmé la responsabilité première des États de protéger leur propre population contre les génocides, les crimes de guerre, les nettoyages ethniques et les crimes contre l’humanité, ils déclaraient qu’en cas de défaillance des autorités nationales, la communauté internationale devrait se substituer à elles.
L’objectif était ambitieux : plus de Rwanda, plus de Srebrenica ! L’ONU qui s’ingérait déjà depuis la fin de la guerre froide dans le règlement des conflits intérieurs au détriment du principe de souveraineté, franchissait une nouvelle étape. La vision dépassait le monde occidental. Des pays latino-américains, mais aussi l’Afrique, qui rappelait que la protection des populations contre les crimes de masse figurait dans l’acte constitutif de l’Union africaine, s’étaient engagés. Malgré les réticences de plusieurs États, un consensus avait été trouvé.
Mais la recherche de l’universalité avait un prix. Le texte précisait que toute décision d’une action collective devait être prise par le Conseil de sécurité qui en déciderait au cas par cas. Cette précision était conforme à la charte des Nations unies qui bannit l’usage de la force sauf en cas de légitime défense ou d’action collective décidée par le Conseil. Or cet organe a besoin pour fonctionner d’un accord des cinq membres permanents. Le veto, qui est leur privilège, protège leurs intérêts. Il est donc souvent critiqué mais il faut être réaliste : sans veto il n’y aurait pas d’ONU. Cela veut dire que, selon les situations, il peut y avoir « deux poids deux mesures ». Faire coexister la nouvelle norme qui émergeait avec la logique de la charte, compromis entre l’ambition et le réalisme, allait donc être un défi.
Très tôt les difficultés ont surgi. L’application audacieuse de la responsabilité de protéger en Libye en 2011 a suscité bien des critiques. L’OTAN et ses alliés ont été accusés d’avoir utilisé la force pour « changer le régime » et, se faisant, d’être allés au-delà du mandat qui visait la prévention de massacres. La polémique s’est instaurée. Arguant qu’il fallait faire preuve de « responsabilité en protégeant », le Brésil a demandé que la responsabilité de protéger soit encadrée. La Russie, soutenue par la Chine, avait de son côté désormais un prétexte pour mettre un frein à une évolution qui lui déplaisait et redonner force au principe de souveraineté. Depuis, ses veto répétés sur la Syrie ont fait fi des souffrances de la population.
Où en est-on aujourd’hui ? La responsabilité de protéger n’est pas jetée aux oubliettes. Une résolution récente du Conseil de sécurité sur le génocide se réfère d’ailleurs au texte du sommet de 2005. Au Soudan du Sud et en République centrafricaine, l’action collective, sans être menée au nom de la responsabilité de protéger, est conforme à son esprit. Mais si le principe est toujours accepté, soutenu même par une grande majorité d’États, le désaccord sur les modalités est profond. Le débat engagé à l’ONU est pour l’instant infructueux. Derrière les discours, l’interventionnisme occidental, jugé excessif, est sur la sellette. Les opposants à la responsabilité de protéger peuvent s’en réjouir.
Alors, est-il utile de poursuivre le débat ? Oui. Il est d’ailleurs alimenté par la proposition française d’un renoncement volontaire des membres permanents à l’exercice de leur droit de veto en cas de massacres massifs. Mais la France pourrait faire davantage et marquer plus de disponibilité dans la discussion sur les conditions de l’usage de la force dans ces situations, avec un objectif : parvenir à une application moins contestée d’un principe qui se voulait un progrès de civilisation mais qui reste encore une entreprise inachevée.
JEAN-MARC DE LA SABLIERE,
Ancien ambassadeur de France aux Nations unies
Lexique :
21 mots pour comprendre la COP 21
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LE MONDE | 11.11.2015
Wei Jingsheng : « Glucksmann ne craignait pas de critiquer la Chine »
En ce moment, les dirigeants français et britanniques se précipitent à Pékin pour mendier des contrats. Des intellectuels comme André Glucksmann sont de plus en plus rares, car on évite désormais d’aborder la question des violations des droits de l’homme en Chine. Il n’avait pas hésité à critiquer violemment Deng Xiaoping après mon emprisonnement en 1979. Aujourd’hui, le président Xi Jinping viole bien plus effrontément les droits de l’homme que Deng Xiaoping à l’époque. Même parmi les intellectuels américains, rares sont ceux qui osent dénoncer cette dictature, par crainte de perdre les avantages que la Chine leur accorde. Dans un tel contexte, la disparition d’André Glucksmann est pour nous comme la perte d’un trésor. L’heure n’est plus à s’interroger s’il faut donner ou non des leçons à la Chine, l’heure est venue de lui lancer des avertissements très fermes et sévères, ce qu’André Glucksmann ne craignait pas de faire.
Wei Jinsheng est un dissident chinois, il est surnommé « le père du mouvement démocratique chinois ». Emprisonné de 1979 à 1997, il vit aujourd’hui aux Etats-Unis.
Information diffusée par Marcelle Roux, présidente de l'association France-Tibet
www.tibet.fr
2/11/2015
Recul de la liberté d’expression dans le monde
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Une étude de l’ONG Freedom House publiée le 28 octobre montre que pour la cinquième année consécutive la liberté d’expression sur Internet a décliné dans le monde. En cause, davantage de gouvernements qui censurent l’information, une expansion généralisée des programmes de surveillance et une censure des outils de confidentialité.
Dans ce rapport, la France y est explicitement mentionnée notamment avec le vote, en juin, de la loi sur le renseignement. L’étude comparative Freedom on the net 2015 eff ectuée sur 65 pays montre un déclin durable de la liberté d’expression sur le web. Les restrictions portent essentiellement sur les questions politiques, religieuses ou sociales. Dans certains pays, il est en eff et interdit de parler librement sur Internet des questions de corruption, de politique, de causes humanitaires ou de minorités ethniques ou religieuses, etc.
La liberté d’expression sur Internet a ainsi reculé dans 32 pays depuis juin 2014 avec des arrestations et des intimidations en hausse dans 40 pays contre 38 en 2014. Les bons et les mauvais élèves L’ensemble du panel des pays étudiés représente 88% des utilisateurs d’Internet au niveau mondial, ce qui correspond à plus de 3 milliards d’individus. Sans surprise la Chine est dernière du classement, l’Iran et la Syrie avant-derniers ex-æquo – la Corée du Nord étant hors concours, l’Internet y étant trop peu présent.
En Chine, l’appareil de censure du régime est omniprésent que ce soit au niveau des recherches sur internet ou avec la « police du web », véritable armée contrôlant des contenus publiés et les commentaires sur les forums et les blogs. Tout ce que le régime juge « moralement et politiquement nuisible » – c’est-à-dire l’expression des minorités religieuses, des sympathisants pro-démocrates, des droits de l’homme, les actualités comme les avortements forcés, le massacre de la place Tiananmen, le Falun Gong, le tremblement de terre du Sichuan, etc. – est automatiquement supprimé ou redirigé vers d’autres sites. Leurs auteurs sont aussi souvent victimes d’emprisonnements ou d’intimidations de la part des autorités. Selon Freedom House, ces efforts chinois viennent « tous en complément de plusieurs types de manigances et de censures typiques à la Chine, que toute personne ayant passé du temps dans le pays a pu expérimenter – incapacité à accéder à Facebook et Twitter, des applications messages qui n’envoient pas de messages sur des sujets politiquement sensibles, des vidéos virales qui disparaissent soudainement ; et le fait que pour l’essentiel, rien de tout ce qui est associé à Google (des outils de cartes des rues aux outils de traduction) ne fonctionne ». En comparaison, les cinq pays les mieux classés sont l’Islande, l’Estonie, le Canada, l’Allemagne et les États-Unis.
Selon l’étude, l’Islande « continue d’avoir l’un des taux d’accès à Internet les plus élevés au monde (98% de la population) et a présenté ces derniers mois des projets de loi en faveur des internautes ». Parmi les pays considérés comme non libres, on retrouve également la Russie, l’Éthiopie, Cuba, l’Ouzbékistan et le Vietnam. La France se situant à la 12e place des pays considérés comme libres. La France pointée du doigt Dans ce rapport, la France a perdu deux points par rapport à l’an passé, notamment à cause de l’adoption de la loi sur le renseignement adoptée par le Parlement français en juin : « La position de la France a baissé principalement à cause de politiques problématiques adoptées après les attaques terroristes de Charlie Hebdo [...] alors que la France a traditionnellement maintenu l’ouverture et l’accessibilité à la toile ».
En France, l’Internet est pré- sent sur 84% du territoire (88% pour l’Islande mais pour une population 20 fois inférieure) et l’Hexagone a été l’un des pionniers de l’accès à l’information via le Web avec la généralisation du Minitel en 1982 – ancêtre de l’Internet moderne. S’il faut certes suivre tout risque d’utilisation abusive de la loi sur le renseignement, on peut cependant être étonné de son interprétation par Freedom House, lorsque l’on sait la nécessité pour les pays jugés libres de se défendre contre les réseaux de propagande et de recrutement terroristes très présents sur le web. Laurent Gey
Source : article EpochTimes du 2/11 /2015
Chine / droits humains
Bulletin N° 99- parution / septembre 2015
Extrait :
…/…
Un débat s’est justement ouvert chez nous, il y a peu, sur le droit au blasphème. Il a tourné à l’avantage des partisans de l’impudence. En effet, il présente bien des avantages car il fait perdre la face à l’adversaire ou du moins le déconsidère. Le marquis de Sade, horresco referens, disait à peu près : « ce n’est qu’en vous moquant des dieux que vous les détruirez ». Il faut donc appeler un chat, un chat. Point n’est besoin de laisser aux Américains le mérite du discours libre.
La réalité de l’engagement d’un gouvernement sur les droits de l’homme se juge sur un critère : le courage d’affronter les pays qui ont de l’importance comme client ou comme fournisseur.
Défendre les droits de l’homme au Lésotho, au Burkina Faso ou en Thaïlande ne coûte rien.
Mais, quand il s’agit de parler à la Chine, ni l’Europe ni la France ne passent le test du courage. Au contraire, au mieux, on se tait, on se hasarde parfois à un discours insipide mais le plus souvent, on va au-delà : on invite, on sourit, on approuve, on tend la main, on applaudit. Comme pour l’octroi à nouveau des Jeux Olympiques à Beijing (2022).
Cet empressement touche à l’aveuglement. Il est dangereux et le devient de plus en plus au fil des années. En critiquant la Russie pour les affaires de l’Ukraine et de la Syrie, on semble oublier qu’aux Nations unies et dans les instances internationales, Moscou trouve en Beijing un allié puissant et efficace, même si ce dernier évite prudemment le devant de la scène. On connaît le dicton chinois : « la mante religieuse s’empare de la cigale mais le loriot est par derrière ».
Il est grand temps que l’Europe, que la France aient une diplomatie envers la Chine qui mettent fin aux complaisances, une diplomatie dans laquelle enfin les Européens se reconnaîtraient car ils n’ont rien demandé en matière de courbettes, de sourires commerciaux et de protestations d’amitié.
…/…
Publications disponibles à : http://www.Idh-france-org/-Chine-
4/10/2015
ECOREV '
Revue d'écologie politique de réflexion et de débats
Parution N° 42 :"Mutations de l'écologie politique"
Qu’est ce qui fait avancer le monde... de l’écologie politique et de l’écologie
tout simplement ? Ce numéro essaie d’apporter une réponse à cette question
En cette période où la notion d’ « engagement » fait l’objet de nombreuses réflexions dont la vôtre, parler d’Albert Camus me semble une évidence.
Journaliste, essayiste, philosophe, romancier, dramaturge, metteur en scène, le parcours de Camus est exceptionnel tant par sa création artistique que par son engagement politique. C’est que toute la pensée de Camus, nourrie d’expériences authentiques, montre combien sa vie et son œuvre proviennent d’un même désir d’habiter le monde. C’est pourquoi sa trajectoire est à son image : « un humanisme têtu », déclare Sartre lors de sa fameuse oraison funèbre.
Si à 36 ans, Camus est déjà l’auteur célèbre de L’Étranger, de La Peste, du Mythe de Sisyphe, il ne peut fermer les yeux devant l’ horreur que lui inspire la guerre et s’élève contre toutes les formes de tyrannie. Il sera de tous les combats.
C’est dans une période troublée et risquée pour propre sa vie qu’il milite contre
le fascisme. Lorsqu’en 1940, il fonde avec Pascal Pia le journal « Alger Républicain », il prend le parti de dénoncer ce que les autres taisent. Il démontre ainsi que le journalisme
n’est pas qu’une affaire de bon savoir professionnel mais bien un engagement citoyen puisant toute sa force dans l’idéal démocratique. Sa détermination le porte à faire valoir que l’information
ne se limite pas à un cercle de salles de rédaction, sélectif et soumis quant à la hiérarchisation des données, mais bien que le droit d’être informé appartient à tous les citoyens. En 1941, en
s’engageant dans la résistance, au sein du journal clandestin Combat, il poursuit cette lutte.
Cette aptitude à résister, ce refus de la résignation et de la servitude choisie sont les raisons pour lesquelles il s’est souvent trouvé à contre-courant, en désaccord, avec une société enferrée
dans ses conformismes. Jamais il ne craint d’affirmer : non ! Cela n’est pas acceptable ! La conception de la révolte chez Camus va à nouveau prendre corps, lorsque dans un
éditorial de 1945, il est l’un des seuls intellectuels à dénoncer l’usage de la bombe atomique : "La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir
choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques", écrit-il.
Sa conscience des êtres et du monde le pousse toujours à faire entendre sa voix, à marquer sa solidarité, pour la justice et pour la dignité humaine, dans un monde qu’il sait pourtant menacé par des équilibres fragiles.
Est-ce sa pensée visionnaire qui nous fait entrevoir un monde où tous pourraient
cohabiter comme des hommes libres et égaux ? Un questionnement bouleversant tant il est applicable à propos des conflits actuels et des bouleversements que traverse notre planète.
Ainsi, Camus a planté des repères pour penser le monde aujourd’hui, sans omettre de nous faire partager son lien charnel avec la nature dont il proclame la fusion tout autant que la beauté
irradiée par la lumière méditerranéenne.
C’est sa pensée, mais aussi son existence généreuse, tragique, victorieuse et solaire qui nous invite, encore et toujours, à vivre pleinement notre présence au monde.
Marie-Françoise Lamperti
Ecorev'
site : http://ecorev.org/
Commentaires : http://ecorev.org/spip.php?article1022#commentaires
14/O1/2014
Palais du Luxembourg - Paris
Conférence-exposition sur le thème
« Albert Camus, pionnier de la démocratie mondiale
Joël Labbé et Marie-Françoise Lamperti
Interviews :
Joël Labbé, sénateur du Morbihan
Camus, "véritable écologiste avant l'heure"
A` l’occasion du centenaire de la naissance d’Albert Camus, le Palais du Luxembourg accueille, le 14 janvier prochain, une conférence-exposition sur le thème « Albert Camus, pionnier de la démocratie mondiale ». Joël Labbé, sénateur EELV, qui parraine cet événement, commente ce qui a motivé ce choix et son attachement a` un auteur mondialement connu.
A` notre connaissance, vous êtes le seul sénateur qui a eu l’idée de rendre un hommage a` Albert Camus au sein d’une institution aussi prestigieuse. Qu’est-ce qui a motivé votre choix ?
Il n’y a pas de hasard ! Tout d’abord, cette exposition Albert Camus est organisée par l’Assemblée des Citoyens du Monde. Je suis depuis longtemps inscrit au registre des Citoyens du Monde. La commune de Saint-Nolff, dont je suis maire depuis 1995, a été déclarée « Commune du Monde, liée a` la communauté mondiale » par délibération du Conseil municipal en 1997. Aussi, devenu sénateur écologiste du Morbihan en 2011, c’est tout naturellement avec une grande fierté, que je parraine cet événement au cœur de notre institution prestigieuse. Cette exposition Albert Camus, a` l’occasion du centenaire de sa naissance, y trouve toute sa place. La deuxième motivation est très personnelle : Albert Camus est l’écrivain qui m’a le plus marqué dans ma jeunesse. Je me rends compte aujourd’hui que sa pensée a contribué a` construire ma propre vision du monde. Elle a contribué a` ce que je devienne qui je suis, dans la quête de moi-même et dans la recherche du sens de la vie ; et aussi, dans mon engagement politique. Je me retrouve complètement dans la sensibilité libertaire et dissidente de Camus. Spirituellement, la pensée de Camus m’a conduit vers une approche agnostique du monde, de la vie et de la mort.
Vous êtes un élu écologiste. Voyez- vous dans l’engagement de Camus un familier de la démarche écologiste ?
Bien sûr ! Quand on lit le lien charnel qu’Albert Camus entretient avec la nature. On le retrouve tout au long de son œuvre, mais tout particulièrement dans Noces qui consacre les noces de l’homme avec la terre. Quel plus beau message écologiste ? Camus, véritable écologiste avant l’heure aussi par son humanisme intransigeant, réfractaire a` tous les dogmes et a` toutes les idéologies.
L’intitulé de « Albert Camus, pionnier de la démocratie mondiale » va renvoyer d’emblée (sans entrer dans le développement d’une analyse politique précise) aux souffrances des citoyens qui vivent dans des pays qui les oppriment par manque de démocratie précisément. Pensez-vous que ce type de manifestation doive être développé sur d’autres territoires ? si c’est le cas, quelle dynamique d’espérance peut-il faire apparaître ?
Bien sûr que cet intitulé doit nous renvoyer vers la douleur des peuples opprimés, souffrant de manque de démocratie. « Camus, pionnier de la démocratie mondiale » : oui. Il l’a portée dans son œuvre, et dans les faits, il a été un soutien fort et engagé pour le premier Citoyen du Monde revendiqué, Garry Davis, qui a disparu cette année.
Le retour sur Camus doit activer la réflexion des citoyens d’aujourd’hui, dans ce mondialisme actuel auquel il va falloir trouver des solutions plus intelligentes que celles appliquées, qui mettent en danger la planète et la vie sur la planète. Camus a montré avec constance une préoccupation pour la justice, un lien charnel avec la nature, son souci du temps présent et a` venir, une générosité a` l’égard des autres, un refus des frontières et un sens aigu d’une fraternité universelle. L’homme révolté qu’est Camus invite a` se dresser contre l’injustice du monde, dans un sursaut de l’âme et du cœur, pour redonner un sens au monde.
En ces temps de replis nationalistes un peu partout dans le monde, les Citoyens du Monde doivent plus que jamais être porteurs d’une démocratie mondiale salvatrice pour l’ensemble de la planète.
Camus nous invite a` la recherche d’une cohérence qui lie la pensée et les actes. Cette cohérence qui « tient un homme debout face a` sa responsabilité d’être humain ».
En conclusion, je me sens plus proche que jamais d’Albert Camus. J’espère vivement que l’exposition et la conférence du 14 janvier auront un impact fort sur notre institution, relayées par un grand nombre de sénatrices et de sénateurs.
Marie-Françoise Lamperti
La Méditerranée, cordon ombilical de la démocratie
Marie-Françoise Lamperti, présidente de l'association Agir pour les Droits de l'Homme (ADH), coordinatrice de la conférence exposition qui aura lieu le 14 janvier prochain au Palais du Luxembourg, met en éclairage, à travers l'expérience camusienne, le lien quasi ombilical qui existe entre la région méditerranéenne et la démocratie.
La vie d'Albert Camus nous fait inévitablement penser à l'histoire de l'Algérie, dans sa lutte pour l'indépendance. Cette indépendance officialisée aurait-elle changé quelque chose pour lui ?
Il est impossible de se substituer à la pensée de Camus puisqu'il est décédé avant la déclaration d'indépendance. Mais de son vivant, lorsqu'on lui reprochait de ne pas prendre position pour une Algérie indépendante, il exprimait l'idée d'une Algérie fraternelle où les communautés vivraient ensemble liées dans la légitimité d'une construction fédéraliste.
D'ailleurs, certains analystes politiques à l'époque l'avaient un moment envisagé. Mais, lorsque le général De Gaulle règle la question algérienne, on peut constater qu'il négocie les accords d'Évian, seul avec le FLN. Seul, sans un représentant de la communauté pied noire, sans un représentant de la communauté kabyle, sans un représentant de la communauté harki.
Vous voulez dire que ce n'était pas tout à fait légitime ?
Non, je ne dis pas cela, car le général De Gaulle était un président élu au suffrage par le peuple français, sa légitimité n'est pas en cause. Par cette décision, il pose un acte politique et cet acte marque, notamment, la fin de la période colonialiste française. Je veux dire que dans un pays comme l'Algérie, en proie à la violence, à l'exacerbation des uns, à l'extrémisme des autres, où la cruauté des uns sert de justification aux exactions des autres, ne pas recueillir la parole des communautés qui composent cette région, quand les hommes se sont déchirés pendant tant d'années, génère des traumatismes et une frustration si amère qu'il devient très difficile après de refermer ces blessures. Il faudra sans doute beaucoup de temps et un travail colossal à entreprendre, notamment, par les historiens, par les sociologues, et par les associations, pour tenter de réconcilier " les irréconciliables " si l'on peut s'exprimer ainsi.
À votre avis, qu'est-ce qu'Albert Camus incarne le plus ? La terre d'Algérie à laquelle il était si attaché ou la France ?
La Méditerranée. Camus incarne complètement la Méditerranée. Sa façon de décrire les paysages, les éléments naturels, est d'une sensualité exquise. Dans ses écrits, il donne à voir une relation très particulière avec la nature, il est toujours en osmose avec elle. La Méditerranée, dans son sens étymologique, signifie " la mer au milieu des terres ". Et, dans sa représentation schématique, la voie du milieu est le point d'équilibre, donc de justice. Cet esprit de justice est un moteur de forte puissance dans l'esprit de Camus. Cette justice et cette démocratie que Camus revendique pour tous. Il n'est pas surprenant, d'ailleurs, que la démocratie se soit particulièrement bien développée à Athènes. Lorsqu'on observe les échanges entre les peuples, sur les côtes méditerranéennes, même sans parler la même langue, dès qu'il s'agit d'échanges, tout le monde se comprend. La gestuelle, le tactile, tout cela se retrouve dans le style littéraire de Camus. De même, l'autre, celui qui arrive de l'autre côté de la rive en Méditerranée, n'est pas perçu, d'emblée, comme menaçant. Il est d'abord accueilli. On remarque, également, sur les ports, lorsque des bateaux accostent, l'incroyable expression de vie démocratique : la solidarité des marins entre eux, par exemple. Il est intéressant, enfin, de noter que les peuples de la Méditerranée ont le même dénominateur commun.
Quel est-il ?
La mer. De part et d'autre des rives, les peuples de la Méditerranée ont la même mer. C'est peut-être là que Camus a puisé sa profonde empathie pour les êtres humains.
Propos recueillis par
Epoch'Times, édition française / 16- 31 décembre 2013,
En Inde, le mouvement Ekta Parishad conduit depuis plusieurs années maintenant des campagnes de non-violence qui sont de véritables contre-pouvoir face à cette violence sociale, institutionnelle et physique faite aux plus pauvres.
Rajagopal, leader du mouvement Ekta Parishad et Marie-Françoise Lamperti, présidente de l'association Agir pour les droits de l'Homme
Surnommé le nouveau Ghandi, le leader du mouvement Ekta Parishad a confié les raisons de son soutien à l’Assemblée Consultative auprès des Congrès des Peuples concernant la revendication qu’un droit des Peuples existe au coeur des Nations Unies. Il a par ailleurs avancé un bilan des actions menées avec succès dans son pays.
Pourquoi le mouvement Ekta Parishad soutient-il la revendication de l’Ascop pour un droit d’expression des peuples au cœur des Nations unies?
Parce que nous travaillons dans le même sens. Nous défendons les mêmes valeurs démocratiques. Oui, bien sûr, il faut qu’une assemblée des peuples existe au sein de l’ONU, que la parole du peuple du monde soit prise en compte. Les peuples sont démunis face aux puissants. Ils n’ont pas de tribune pour faire entendre leur voix face aux Etats.
Pourtant l’ONU consulte les acteurs internationaux, prend l’avis des ONG de terrain, les organes satellites tout autour informent de ce qui se passe...
Mais après tout ce travail, l’ONU reste inefficace et paralysée par sa bureaucratie. On constate le mal qu’ils ont déjà à faire appliquer les conventions signées. On assiste même à un détournement de la démocratie car les rapports de force sont tels à l’intérieur de l’institution qu’ils parviennent à faire dévier le processus électoral pour le faire pencher en faveur des puissants. C’est pourquoi cette requête d’un droit d’expression des peuples du monde à la tribune de l’ONU peut rétablir un équilibre et être bénéfique pour tous. Oui, vraiment ce projet est excellent!
Lors d’un entretien, Marie-Françoise Lamperti a déclaré que droits de l’Homme et démocratie restaient liés dans leur globalité, qu’il était incontournable de contribuer au développement de la démocratie à l’échelle planétaire. Elle a ajouté que, précisément en Grèce, la démocratie était elle-même participation, qu’elle s’était structurée et développée comme ça.
Que pensez-vous de cette analyse?
Oui, ce que dit Marie-Françoise est tout à fait juste. Et c’est ce qu’il faut retrouver ! ce sens réel de la démocratie. Il faut faire renaître cette motivation de la participation des citoyens aux affaires de la cité et former peu à peu à la démocratie directe. En Inde, nous y travaillons tous avec beaucoup d’ardeur. Grâce à la force de rassemblement pacifiste de plusieurs ONG unies, nous avons obtenu des résultats pas seulement au niveau de la restitution des terres à ceux qui en avaient été dépossédés mais bien au-delà de nos espérances.
Par exemple, lorsque en Inde nous avons lancé cette grande campagne d’éducation citoyenne auprès du peuple. En effet, l’État dont l’appareil était trop centralisé a commencé à ouvrir vers les différents états fédéraux qui composent le pays en déléguant des pouvoirs... puis... les états fédéraux ont délégué aux petites régions... puis aux communautés... nous avons mis beaucoup de notre énergie et de notre engagement pour que le peuple prenne conscience de sa citoyenneté et nous continuons ce travail. Peu à peu, nous constatons des progrès de part et d’autre. Ainsi, aujourd’hui il existe en Inde ce droit d’opposition garant de la démocratie. Un élu peut être contesté et renversé par les citoyens. C’est tout un changement de mentalité et une autre perception de la démocratie représentative, aujourd’hui en crise d’ailleurs. C’est le citoyen qui délégue son pouvoir à celui qui va le représenter. Celui qui est investi de ce pouvoir ne gouverne pas pour gouverner. Ce n’est pas un simple rapport gouvernant / gouverné: il a des comptes à rendre. Un gouvernement doit être responsable et les citoyens doivent eux aussi se responsabiliser.
Ce sont des résultats obtenus par la lutte non-violente?
Oui nous croyons à la lutte non-violente dans le même esprit et la même vision que le Mahatma Gandhi aboutira au respect mutuel et à l’équité. En octobre 2007, menés par Ekta Parishad, 25.000 indiens ont entamé cette grande marche à travers le pays pour représenter les sans-terres. Des centaines de kilomètres ont été parcourus pour attirer l’attention du gouvernement, des médias et de l’ensemble des citoyens du pays sur la situation des sans-terres et des petits paysans indiens.
Cette mobilisation de masse est manifeste de notre responsabilité en tant que citoyens de ce pays et en tant qu’êtres humains de faire en sorte que les besoins des plus démunis ne soient plus ignorés. Ces campagnes de non-violence sont de véritables contre pouvoir tel que l’a démontré Gandhi. Parmi nos actions de nombreuses revendications ont abouti : des terres, notamment, ont été restituées aux paysans... demain d’autres succès se feront jour, tous à partir de cette doctrine de paix et d’unité prônée par le Mahatma.
Journal Epoch Times 2008